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Actualités - OPINION

En présence de représentants de Greenpeace Méditerranée Sit-in à Ras El-Metn contre l'installation de canalisations en amiante-ciment

Après avoir suscité une controverse dans le pays, l’utilisation de l’amiante dans certaines canalisations d’eau potable au Liban provoque aujourd’hui la colère populaire dans certaines régions. La population d’un village du Metn, Ras el-Metn, a effectué hier un sit-in pacifique devant un réservoir d’eau et des canalisations en amiante-ciment récemment installées dans la région. Des dizaines de personnes ont ainsi manifesté leur indignation et leur refus de ces canalisations qui «menacent la vie de nos enfants et des habitants», ont-ils dit. M. Fouad Hamdane, représentant de Greenpeace au Liban, était présent, ainsi que des volontaires de l’Organisation qui portaient une grande banderole sur laquelle était marquée cette phrase: «Interdisez l’amiante au Liban - Greenpeace». M. Emile Makarem, un notable de la région, a déclaré au cours d’une conférence de presse que «dans certaines régions comme Bhamdoun, par exemple, les habitants et les responsables ont refusé l’installation de canalisations en amiante-ciment, et ils ont obtenu gain de cause puisque des installations en fonte de très bonne qualité ont été mises à leur place». Et d’ajouter: «Nous n’accepterons pas d’être traités autrement que les autres». Les canalisations ont commencé à être installées à Ras el-Metn il y a un an et demi déjà. Elles desservent les villages de Ras el-Metn où résident 8000 à 10.000 personnes, Deir el-Harf, Korkada, Zandouka et Hakl Hassan. M. Makarem précise à ce sujet: «Nous avons eu des entretiens avec le ministre des Ressources hydrauliques et électriques, Elie Hobeika depuis six mois». «M. Hobeika, a promis de s’occuper du dossier, mais aucun résultat tangible n’a été observé, alors nous avons décidé de mener notre action», ajoute-t-il. Un autre citoyen lance: «M. Hobeika est notre député et nous le respectons . Mais nous demandons qu’il accorde plus d’importance à ce dossier délicat. Nous ne sommes pas contre l’Etat, et notre action restera pacifique, mais nous ne pouvons accepter que nos vies soient mises en danger». Pour sa part, M. Hamdane déclare: «Il est vrai que l’amiante est le matériau le moins cher pour ce genre d’installations, mais les autres matières, comme la fonte doublée de ciment (sans amiante) et le fibre-glace durent plus longtemps. D’ailleurs, non seulement l’utilisation de l’amiante n’est pas conseillée dans les canalisations d’eau potable parce qu’elle peut causer des cancers, mais elle devrait être interdite au Liban, les ouvriers qui la travaillent, et qui respirent ses fibres, courant d’énormes risques. Nous n’œuvrons pas contre la compagnie Eternit (qui produit l’amiante au Liban) mais nous sommes soucieux de la santé publique». M. Ezzat Makarem, qui a travaillé avec la compagnie chargée d’installer les canalisations dans la région, confirme que «certains villages ont eu droit à des tuyaux en fonte importés d’Angleterre alors que d’autres, qui leur sont parfois adjacents, ont été équipés en canalisations d’amiante». Selon certaines sources, Aley, Bhamdoun, Baabdat et Hammana, entre autres, font partie de la première catégorie, principalement grâce à l’intervention de gens influents. Qu’espère obtenir la population par un tel mouvement de protestation? M. Emile Makarem répond: «Peu nous importe de savoir ce que le gouvernement va faire, mais il faut qu’il trouve une solution finale au problème de l’amiante comme plusieurs pays l’ont fait, à savoir l’Arabie Séoudite, la Syrie, la France, etc. Quant à nous, nous refusons de boire de l’eau qui passe dans des canalisations d’amiante et il faut que ces dernières soient éliminées. Je ne sais pas quelles seront les prochaines mesures que nous prendrons au cas où le gouvernement ne répond pas à notre appel, mais nous continuerons à protester pacifiquement mais énergiquement».
Après avoir suscité une controverse dans le pays, l’utilisation de l’amiante dans certaines canalisations d’eau potable au Liban provoque aujourd’hui la colère populaire dans certaines régions. La population d’un village du Metn, Ras el-Metn, a effectué hier un sit-in pacifique devant un réservoir d’eau et des canalisations en amiante-ciment récemment installées...