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Actualités - ANALYSE

Consultations parlementaires - alors que la polémique sur l'article 53 bat son plein Lahoud et Hariri se placent au-dessus de la mêlée

Il s’est enfin trouvé une source ministérielle pour s’offusquer de tout le battage fait autour du fameux article 53 C de la Constitution. Est-ce donc la première fois que l’on nomme un chef du gouvernement depuis l’avènement de Taëf ? Apparemment, les initiateurs de cette polémique cherchent à faire bonne figure à la veille de l’avènement d’un nouveau président, même au détriment de l’unité nationale. Car dans cette affaire, à trop vouloir ergoter sur le caractère impératif ou non des consultations parlementaires, on risque de provoquer des dissensions de nature confessionnelle entre le président Émile Lahoud et M. Rafic Hariri. Le but est-il donc d’affaiblir ce dernier en le privant de la confortable majorité parlementaire dont il a joui durant ces dernières années ? L’intention pourrait être aussi de relancer le conflit des prérogatives entre la première et la troisième présidence. Autant de supputations auxquelles la source ministérielle répond en soulignant ce qui suit : les mêmes circonstances locales, régionales et internationales, qui ont abouti à l’élection du président Émile Lahoud, impliquent aussi le maintien du Premier ministre à la tête du prochain gouvernement quel que soit le résultat des consultations parlementaires. Pour cette raison, toute tentative de semer la discorde entre les deux hommes est d’avance vouée à l’échec, au niveau aussi bien de la nomination du Premier ministre qu’à celui de la composition du gouvernement. Candidat unique ou non à la tête du Cabinet, le président Hariri est sûr d’être désigné par le futur chef de l’État. Par ailleurs, Émile Lahoud ne se laissera pas entraîner dans le jeu des différends politiques internes ou confessionnels qui suscitent généralement des conflits de prérogatives. Il se considère en effet président du Liban et de tous les Libanais, et donc au-dessus des parties et des communautés. Sa seule religion est ainsi le droit, la justice et la loi. L’entente Selon la source ministérielle, contrairement aux prévisions de certains milieux, aucun différend n’opposera les deux présidents au sujet de la composition du prochain Cabinet. S’ils s’entendent là-dessus, le gouvernement serait alors homogène et le pouvoir exécutif uni. S’ils ne parviennent pas à convenir du choix des ministres, le président Hariri laisserait alors toute latitude au chef de l’État dans ce domaine. Dans ce cas, le Parlement serait disposé à accorder sa confiance au nouveau Cabinet, et peut-être même à lui octroyer des pouvoirs exceptionnels s’il le demande. Le général Lahoud pourrait tout aussi bien laisser à M. Hariri entière liberté dans le choix de ses ministres, et ce dans le souci de préserver le mécanisme démocratique traditionnel. L’Assemblée serait alors plus à même de contrôler l’action du gouvernement et de lui dénier sa confiance s’il le faut. L’harmonie qui règne entre les deux responsables fait ainsi que ni l’un ni l’autre ne tiennent vraiment compte du débat sur l’interprétation et l’application de l’article 53 C. Dans huit jours, le général Lahoud prendra officiellement en charge ses fonctions présidentielles. Aux responsables des institutions de l’État et aux fonctionnaires de l’administration de s’adapter à l’esprit du nouveau mandat. Il faudra pour cela oublier les règlements de compte et les rancunes stériles; sans quoi, le président Lahoud serait contraint à se débarrasser d’un «outil de travail» inapte à la concrétisation des aspirations du peuple. Des changements qualitatifs devraient alors intervenir à tous les niveaux, à commencer par le gouvernement. Il s’agira aussi de réformer l’administration, sans compter l’amendement de la loi électorale, seule susceptible d’entraîner une réforme politique radicale à travers des élections législatives libres qui permettraient de désigner un Parlement représentatif de tous les courants du pays.
Il s’est enfin trouvé une source ministérielle pour s’offusquer de tout le battage fait autour du fameux article 53 C de la Constitution. Est-ce donc la première fois que l’on nomme un chef du gouvernement depuis l’avènement de Taëf ? Apparemment, les initiateurs de cette polémique cherchent à faire bonne figure à la veille de l’avènement d’un nouveau président,...