Consultations parlementaires L'article 53, nouveau sujet de controverse

À une dizaine de jours de la passation des pouvoirs entre le président sortant Élias Hraoui et son successeur, le général Émile Lahoud, les manœuvres vont déjà bon train dans la perspective d’une redéfinition des rapports de force entre les trois pôles du pouvoir. Depuis quelques jours, le débat est focalisé sur un nouveau sujet de discussion (et de discorde…) : l’interprétation de l’article 53 de la Constitution. En clair, la controverse porte sur le problème suivant : le chef de l’État doit-il s’en tenir à la lettre au bilan des consultations parlementaires visant à désigner le Premier ministre ? Le président de la Chambre Nabih Berry a donné hier son point de vue, à ce propos, soulignant que le président de la République n’est nullement contraint de se conformer aux résultats du sondage qu’il effectue auprès des députés pour la désignation du chef du gouvernement. M. Berry estime que le chef de l’État peut marquer sa préférence pour l’un ou l’autre des candidats à la présidence du Conseil à condition toutefois que son choix porte sur l’une des personnalités qui auraient été nommées lors des consultations parlementaires. En d’autres termes, le président de la République doit pouvoir désigner au poste de Premier ministre un candidat qui ne figurerait pas en tête de la liste des personnalités suggérées par les membres de la Chambre. Le débat sera sans doute relancé sur ce plan au cours des prochains jours. Son issue reflétera dans une certaine mesure les esquisses du paysage politique qui pourrait marquer le nouveau régime. Il reste que la controverse en question met en relief la nécessité de réviser la Constitution de Taëf dont les nombreuses failles ne sont plus à démontrer.