Le souvenir du massacre de Cana marque les prêches du vendredi (photo)

Les prêches du vendredi ont porté hier en grande partie sur la commémoration du souvenir du massacre de Cana et la nécessité d’unifier les rangs internes pour contrer les manœuvres israéliennes. Le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, a appelé les Libanais à renforcer leur unité interne pour faire face aux complots de l’Etat hébreu ourdis contre leur patrie en rappelant leur position unifiée lors de l’agression israélienne contre le Liban d’avril 96. Cheikh Kabbani a affirmé que «les Libanais ont rejeté à l’unanimité les dernières manœuvres israéliennes qui visent à semer la discorde au Liban-Sud, à dissocier les fronts libanais et syrien dans le cadre des négociations de paix et à transformer l’armée libanaise en une force chargée de protéger les frontières d’Israël». Il a souligné que «l’attachement du Liban à la libération de son territoire national fait porter à la communauté internationale la responsabilité d’une application inconditionnelle de la 425 conformément aux textes qui sont suffisamment explicites et ne nécessitent pas d’explications supplémentaires». Cheikh Kabbani a enfin estimé que «les propositions israéliennes suspectes et les manœuvres de l’Etat hébreu commandent aux Libanais de clore les dossiers conflictuels internes, de s’attacher à la concomitance des fronts libanais et syrien et de se consacrer au combat politico-diplomatique contre Israël avec le même enthousiasme que celui qui commande l’action de la résistance». Chamseddine: Vingt ans déjà De son côté, le président du Conseil supérieur chiite, l’imam Mohammed Mehdi Chamseddine, a réitéré son appui à une application inconditionnelle de la 425 affirmant par ailleurs que «sans un retrait inconditionnel d’Israël du Liban, nous poursuivrons la résistance et nous la renforcerons». Evoquant le souvenir du massacre de Cana, l’imam Chamseddine a déclaré que «nul ne peut oublier que ce massacre a été commis par le gouvernement travailliste en Israël et que le Conseil de Sécurité a tenté de couvrir ce crime qui constitue l’un des plus grands de l’histoire» faisant par ailleurs allusion au sort de l’ancien secrétaire général de l’ONU, M. Boutros Boutros-Ghali, «qui a payé cher ses efforts pour faire adopter une résolution onusienne équitable» sur le massacre de Cana. Il a affirmé ne pas avoir confiance dans le Conseil de Sécurité de l’ONU l’accusant par ailleurs de collusion avec Israël. «Ce n’est qu’aujourd’hui, lorsque l’Etat hébreu s’est trouvé dans une impasse, que le Conseil de Sécurité nous a recommandé de prendre au sérieux les propositions israéliennes au sujet d’un éventuel retrait de notre territoire», a-t-il dit avant de rappeler que la 425 a été adoptée il y a vingt ans et aurait dû être appliquée dans le passé. Par ailleurs, abordant le dossier des élections municipales, le président du CSC a réitéré son appui à l’organisation de ce scrutin «qui permettra la reconstitution d’une société civile loin de toute hégémonie d’ordre communautaire ou sectaire». Coordination arabe D’autre part, l’uléma Mohammed Hussein Fadlallah a appelé à une coordination accrue entre les pays arabes en vue de contrer les plans israéliens mettant l’accent sur le fait «qu’un affaiblissement de la position du Liban et de la Syrie conduirait inéluctablement vers un affaiblissement de la position de la nation arabe». Il s’est félicité de la tenue, dans un passé récent, des sommets égypto-syrien et libano-syrien qui représentent «une initiative pour étudier les dangers qui guettent toute la nation arabe dans cette nouvelle guerre politico-diplomatique qu’Israël tente de gagner en mobilisant l’opinion internationale en faveur de ses projets politiques». Evoquant le souvenir du massacre de Cana, l’uléma Fadlallah a qualifié ce massacre «du crime le plus laid de l’histoire» avant de souligner «qu’il reflète le vrai visage du sionisme».