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Actualités - CHRONOLOGIE

Pressions internationales pour juger les anciens chefs khmers rouges

Les Etats-Unis et le Cambodge sont au premier rang des pays qui veulent que les anciens dirigeants khmers rouges encore vivants soient jugés pour leurs crimes, en dépit de la mort de Pol Pot, leur chef historique. Au lendemain du décès du dictateur, Washington a pris la tête de la croisade internationale pour traduire en justice les responsables des tristement célèbres «champs de la mort» du Cambodge polpotiste «Des dirigeants khmers rouges qui ont exercé le pouvoir de 1975 à 1979 sont toujours en liberté et partagent la responsabilité des monstrueuses violations des droits de l’Homme commises pendant cette période», a souligné le président Bill Clinton dans un communiqué. De son côté, le gouvernement de Phnom Penh a l’intention de solliciter l’aide des ambassades étrangères au Cambodge afin d’arrêter et juger les trois principaux dirigeants de la guérilla: son chef militaire Ta Mok, l’idéologue Nuon Chea et le No 1 politique Khieu Samphan. Les trois hommes seraient cachés dans les jungles de l’extrême nord du Cambodge ou à la frontière thaïlandaise. A Phnom Penh, le représentant spécial de l’ONU pour les droits de l’Homme au Cambodge, Thomas Hammarberg, a affirmé vendredi que les Nations Unies avaient toujours l’intention de faire comparaître les chefs survivants de la dictature maoïste devant une cour ou une commission internationales. Un juriste de réputation mondiale, le Mauricien Rajsoomer Lallah, a été nommé à la tête d’une équipe de trois experts chargée de recueillir les preuves du génocide. Les Khmers rouges sont tenus responsables de la mort d’au moins un million de Cambodgiens, peut-être deux, torturés, exécutés, affamés ou maltraités durant leurs quatre années de règne de terreur. Ils sont également coupables d’exactions commises depuis, notamment de l’exécution de trois otages occidentaux en 1994. «Il ne faut pas perdre l’initiative. Il y a un risque que certains politiciens dans le monde jugent que c’est moins urgent maintenant (que Pol Pot est mort) mais ce serait un contresens», a déclaré M. Hammarberg, qui a plaidé pour «que toute la vérité soit connue, les responsabilités éclaircies et punies». Même le premier ministre thaïlandais, Chuan Leekpai, a promis vendredi la coopération de son pays — longtemps accusé de connivence avec les maquisards à la frontière malgré les dénégations officielles — «afin que les derniers dirigeants khmers rouges répondent du génocide devant la justice». Pourtant, ce ne sera pas chose aisée: nombre d’anciens Khmers rouges, qui ont fait défection depuis la fin des années 70, occupent aujourd’hui des postes de responsabilité dans le gouvernement de Phnom Penh ou sont devenus ses alliés, comme l’ancien No 2 Ieng Sary. Enfin, certains pays, comme la Chine — l’ancienne alliée diplomatique et militaire des Khmers rouges — n’ont aucun intérêt à un «déballage» des crimes contre l’humanité de Pol Pot et de ses complices. Plusieurs diplomates étrangers au Cambodge ont déploré vendredi que Pol Pot, décédé mercredi apparemment d’une crise cardiaque, soit mort avant que la communauté internationale puisse lui réclamer des comptes.
Les Etats-Unis et le Cambodge sont au premier rang des pays qui veulent que les anciens dirigeants khmers rouges encore vivants soient jugés pour leurs crimes, en dépit de la mort de Pol Pot, leur chef historique. Au lendemain du décès du dictateur, Washington a pris la tête de la croisade internationale pour traduire en justice les responsables des tristement célèbres «champs...