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Actualités - ANALYSE

Vie politique - Quels critères pour les consultations parlementaires ? La controverse se poursuit

Pour le président Rafic Hariri, la cause est entendue. Ou plutôt, il n’y a pas de cause du tout, la controverse sur l’article 53 C (Constitution) n’ayant pas lieu d’être. Interrogé sur l’«impérativité» des consultations parlementaires au niveau des résultats, le chef du gouvernement répète que le texte est établi dans ce sens d’une manière on ne plus claire. Si claire, ajoute-t-il, que jamais, lors des cinq expériences antérieures depuis Taëf, l’on n’a pensé pouvoir en dévier. Il précise qu’aujourd’hui même, contrairement à ce que certains tentent de faire accroire, «il n’y a aucun problème», entendre à son sens : 1) – que le chef de l’État est tenu de nommer le président du Conseil que la majorité parlementaire lui aura désigné au cours des consultations. 2) – que les députés eux-mêmes ne peuvent s’en remettre au président de la République pour le choix, et lui déléguer un pouvoir de sélection dont ils sont les simples dépositaires et non pas les donateurs. De fait, sous M. Élias Hraoui, c’est toujours la personnalité souhaitée par la majorité des députés qui a été pressentie pour présider le gouvernement. Et les parlementaires n’ont pratiquement jamais tenté de laisser au président de la République le soin de choisir à leur place. Une seule fois, l’un d’eux, M. Samir Azar, a voulu agir dans ce sens, mais M. Hraoui lui-même a refusé de choisir à sa place, estimant que chacun devait assumer ses propres responsabilités. Et faisant par là, indirectement, jurisprudence. L’argumentaire des loyalistes haririens s’appuie sur un autre point : en redonnant au chef de l’État le pouvoir de choisir lui-même un président du Conseil, les députés lui permettent en même temps de former en accord avec ce dernier tout le gouvernement. On serait revenu concrètement au système quasi monarchique de la précédente république et les réformes constitutionnelles initiées par Taëf seraient jetées au rebut. Évidemment M. Hariri n’y tient pas du tout. Ainsi, tout en certifiant qu’une parfaite harmonie règne déjà entre le président élu et lui-même, il se hâte de souligner que «personne au Liban n’a les mains absolument libres pour former le gouvernement…». Le débat ne concerne pas concrètement l’actualité, car il est connu que le choix va se porter sur M. Hariri. Mais pour les pôles sunnites, d’accord sur ce point, il faut prévenir un précédent qui ferait école. Donc refuser que les députés remettent leurs pouvoirs au chef de l’État. Ils font valoir que tout est centré à la Chambre : c’est en effet devant elle que le chef du gouvernement, et non le président de la République, qu’elle aura pressenti devra répondre des actes de son Cabinet. Et certains de ces pôles n’hésitent pas à soutenir que dans cet esprit de responsabilité, pour que le jeu soit équitable, il faut que cela soit le président du Conseil désigné qui forme tout seul, à sa guise, son équipe, sans en référer au chef de l’État. Un détail de taille qui serait en fait contraire tout à la fois à la Constitution et à la pratique. Du reste il est très douteux que ce que M. Hraoui n’avait jamais permis, à savoir la fabrication d’un gouvernement sans sa participation au choix des ministres, soit accepté par son successeur. Un autre détail, qui paraît d’ordre tactique, pour conclure : le président Hariri laisse clairement entendre qu’il projette de former un gouvernement où les principaux courants politiques du pays seraient représentés. De quoi faire plaisir aux politiciens. Et au camp de l’Est.
Pour le président Rafic Hariri, la cause est entendue. Ou plutôt, il n’y a pas de cause du tout, la controverse sur l’article 53 C (Constitution) n’ayant pas lieu d’être. Interrogé sur l’«impérativité» des consultations parlementaires au niveau des résultats, le chef du gouvernement répète que le texte est établi dans ce sens d’une manière on ne plus claire. Si...