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Actualités - ANALYSE

Des municipales en deux temps trois mouvements ...

Sauf contre-ordre, c’est demain jeudi que le ministre de l’Intérieur M. Michel Murr doit convoquer le collège électoral pour les municipales et les moukhtaryates. Trois étapes dominicales: les 24 et 31 mai, le 7 juin. Ceci pour les «vieilles» municipalités, le tour des nouvelles devant avoir lieu bien plus tard, le dimanche 4 octobre… Au cours de la conférence de presse qu’il promet de tenir demain M. Murr va confirmer ces dates, apprend-on et insister autant que faire se peut sur la tenue effective de ces élections. Car jusqu’à présent un doute très généralisé plane sur les intentions ou plus exactement sur les capacités du gouvernement. M. Murr, ajoute-t-on, va détailler les préparatifs accomplis et les mesures envisagées pour un bon déroulement du scrutin. Mais lui-même, indiquent des sources informées, n’est pas loin de se méfier! «Il craint qu’on ne l’expose sur la brèche, qu’on ne se serve de lui comme fer de lance pour le lâcher ensuite, laisser le sol se dérober sous ses pas et l’obliger à se rétracter en annonçant l’annulation des élections. M. Murr a déjà vécu une expérience analogue quand M. Hariri avait voulu de son propre chef faire gommer le projet des municipales, rétabli ensuite par le Conseil constitutionnel». Partant semble-t-il de ces appréhensions, M. Murr prend donc soin de se concerter, avant de lancer les dés demain, avec le chef de l’Etat et avec le président de la Chambre. Il souhaite s’assurer d’une pleine couverture de la part de la troïka. L’exemple du ministre n’ayant rien de particulièrement encourageant, beaucoup restent donc sceptiques. «Du moins, dit un opposant, sur la possibilité d’organiser le scrutin à des dates aussi rapprochées, alors que la campagne électorale n’est toujours pas lancée. Avec cette histoire de retrait israélien qui pourrait intervenir justement en mai-juin, il est probable qu’on devra reporter les municipales. Elles pourraient avoir lieu en automne, si tant est que les présidentielles devaient le permettre…» Mise à jour Cette personnalité affirme ensuite qu’en dépit des assurances officielles «tout n’est pas encore au point. Il y a encore la question du découpage administratif de certaines régions qui n’est pas réglée. Et il en va de même pour les zones géographiques ( les quartiers) de jurisprudence des moukhtars dans nombre d’agglomérations. Un partage rendu encore plus difficile par la loi qui dispose qu’il faut un moukhtar pour chaque 500 habitants. Il faudra donc en démultiplier le nombre et revoir en conséquence toute la cartographie urbaine ou rurale. Surtout que la configuration démographique et administrative du pays a changé du tout au tout depuis les dernières municipales-moukhtaryates qui remontent à 1963!» Cette source résume ensuite les éléments de scepticisme «dans les points suivants: —Rien n’indique que des municipales vont avoir lieu, la population n’est pas mobilisées pour la bonne raison qu’elle n’y croit toujours pas. Ceci pour la bonne raison que cela fait depuis 1991 qu’on lui annonce de telles élections, avec toujours un report à la clé. —Si les autorités étaient sérieuses dans leur projet, elles n’auraient pas désigné encore tout dernièrement des moukhtars dans certaines régions, sous prétexte qu’ils doivent aider à l’expurgation des listes d’électeurs. On voit mal en quoi, puisqu’ils sont nouveaux, ils peuvent en savoir plus sur leurs concitoyens que n’importe qui, et on ne voit pas non plus pourquoi ne pas les avoir recrutés comme simples auxiliaires pour cette tâche uniquement… —La situation régionale est cette fois vraiment en phase de mutation sérieuse. Dans les semaines qui viennent le Sud peut être libéré ou alors il peut s’y produire des développements de toutes sortes. Dans tous les cas il y a de fortes chances pour que l’évolution dans ce domaine impose le report des municipales. Une éventualité que même M. Murr admet d’envisager, encore qu’à son avis les risques ne soient que de un pour cent. —Une proportion qu’il faudrait réviser à la hausse quand on observe les querelles des dirigeants. Leur lutte constante d’influence ne peut qu’être exacerbée par des élections, quelles qu’elles soient. Dès lors s’ils veulent appliquer les recommandations syriennes de mettre de côté les sujets litigieux, ils pourraient bien s’accorder pour renoncer aux municipales. — Le gouvernement a intérêt, au plein sens du mot, à reporter les municipales: n’ayant plus d’argent dans ses caisses, il a vidé celles des municipalités! Alors les nouveaux conseils municipaux se retrouveraient sans le sou pour fonctionner. —Enfin M. Murr lui-même, croyons-nous savoir, ne serait pas insensible à un conseil de procéder à toutes les municipales, les anciennes et les nouvelles, en même temps, à l’automne prochain» concluent ces sources.
Sauf contre-ordre, c’est demain jeudi que le ministre de l’Intérieur M. Michel Murr doit convoquer le collège électoral pour les municipales et les moukhtaryates. Trois étapes dominicales: les 24 et 31 mai, le 7 juin. Ceci pour les «vieilles» municipalités, le tour des nouvelles devant avoir lieu bien plus tard, le dimanche 4 octobre… Au cours de la conférence de presse...