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Actualités - OPINION

Incohérence diplomatique

On pardonne beaucoup de choses en diplomatie: le mensonge, la mauvaise foi, les coups bas, mais non l’incohérence. Depuis la conférence de Madrid en 1990, le Liban se bat pour dissocier la 425 des autres résolutions relatives au Moyen-Orient, en l’occurrence la 242 et la 338. Or en se prévalant de la concomitance des volets syrien et libanais pour rejeter la proposition israélienne de retrait, le gouvernement lie en fait l’application de la 425 à celle des autres résolutions susmentionnées puisque la restitution du Golan dépend de la 242. Celle-ci, rappelle-t-on, stipule notamment l’évacuation des forces israéliennes «des (version française) territoires occupés lors du récent conflit» de 1967. Par ailleurs, en rejetant à priori la reconnaissance de la 425 par Tel-Aviv sous prétexte qu’il ne s’agit que d’un «bluff» ou d’un «piège», Beyrouth réussit à faire du bourreau une victime. Benjamin Netanyahu pourrait ainsi faire figure de colombe devant la communauté internationale, qui serait en droit de se demander en effet pourquoi le Liban refuse mordicus le retrait d’une armée d’occupation de son sol. La balle diplomatique est dans notre camp. Si le gouvernement persiste à ne pas la renvoyer, il devra assumer le risque d’une nouvelle offensive israélienne ou d’un retrait unilatéral (à l’instar de celui effectué dans le Chouf en 1983) qui, aux yeux du monde, risquerait de paraître, cette fois justifié.
On pardonne beaucoup de choses en diplomatie: le mensonge, la mauvaise foi, les coups bas, mais non l’incohérence. Depuis la conférence de Madrid en 1990, le Liban se bat pour dissocier la 425 des autres résolutions relatives au Moyen-Orient, en l’occurrence la 242 et la 338. Or en se prévalant de la concomitance des volets syrien et libanais pour rejeter la proposition...