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Actualités - CHRONOLOGIE

La police réprime une manifestation de soutien au maire emprisonné de la capitale Violences à Téheran entre modérés et intégristes (photo)

Des violences ont éclaté hier lors de manifestations en faveur du maire réformateur de Téhéran, Gholamhossein Karbaschi, faisant brusquement monter la tension dans la crise politique qui secoue le pays depuis l’arrestation du maire il y a dix jours. Quatre personnes au moins ont été blessées et une dizaine d’autres interpellées en fin d’après-midi dans l’enceinte même du ministère de l’Intérieur lors d’affrontements entre étudiants partisans du maire et jeunes militants intégristes, en marge d’une réunion politique. Les affrontements ont eu lieu à l’issue d’une réunion politique de soutien à M. Karbaschi, qui a rassemblé quelque 2.000 à 3.000 personnes dans le grand amphithéâtre du ministère. Les coups sont partis après qu’un activiste de l’organisation intégriste Hezbollah eut pris à partie Mme Faézeh Hachémi, fille de l’ancien président Ali Akbar Hachémi-Rafsandjani et figure de proue de la mouvance modérée. Mme Hachémi a qualifié l’arrestation du maire de Téhéran de «bavure judiciaire» et émis l’espoir que «la démocratie et le développement politique l’emporteront». Le militant du Hezbollah l’a accusée de «chercher une solution amiable alors qu’il existe des lois» pour punir les délits de corruption dont la justice iranienne, dominée par les conservateurs, accuse le maire. Plus tôt dans la journée, quelque 2.000 à 3.000 étudiants s’étaient rassemblés à l’Université de Téhéran pour soutenir le maire et le gouvernement à dominante modérée du président Mohamad Khatami. Des heurts se sont produits quand l’important dispositif de sécurité mobilisé dans le secteur a dispersé devant l’université environ 300 d’entre eux. Plusieurs personnes ont été interpellées lors de ces incidents, et un journaliste de l’agence officielle IRNA a été légèrement blessé au visage. Les étudiants s’étaient rassemblés malgré l’appel dimanche soir du gouvernement à ne pas manifester afin de ne pas provoquer d’escalade dans la crise ouverte par l’arrestation de M. Karbaschi le 4 avril. Le Majlis (Parlement) s’est par ailleurs réuni hier matin à huis clos pour examiner la mise en détention du maire, mais aucune information n’a filtré de cette réunion. Le ministre de l’Intérieur, Abdollah Nouri, l’un des partisans les plus actifs du maire, devait quant à lui être entendu aujourd’hui par le Parlement, dominé par les conservateurs, où il pourrait se trouver en posture difficile. M. Nouri a été vivement critiqué ces derniers jours par les conservateurs qui lui reprochent d’avoir outrepassé ses prérogatives gouvernementales en prenant fait et cause pour le maire. Le ministre à notamment annoncé la constitution d’un comité de soutien et organise depuis lundi soir dans son ministère une exposition sur les réalisations de la municipalité. Un portrait du maire, des drapeaux iraniens et des portraits des dirigeants iraniens ornent la grande salle de cette exposition, où l’on peut lire sur une banderole: «La détention de M. Karbaschi ne va pas dans l’intérêt du pays». Le maire de Téhéran est l’un des partisans les plus en vue du président Khatami et depuis longtemps la bête noire des conservateurs. Son arrestation a ouvert la plus grave crise politique à laquelle le gouvernement de M. Khatami ait été confronté depuis sa prise de fonction en août dernier. Les partisans du maire, qui réclament sa libération immédiate, dénoncent une manœuvre politique du pouvoir judiciaire, bastion des conservateurs, pour affaiblir le gouvernement. (AFP-Reuters)
Des violences ont éclaté hier lors de manifestations en faveur du maire réformateur de Téhéran, Gholamhossein Karbaschi, faisant brusquement monter la tension dans la crise politique qui secoue le pays depuis l’arrestation du maire il y a dix jours. Quatre personnes au moins ont été blessées et une dizaine d’autres interpellées en fin d’après-midi dans l’enceinte...