Premier geste conciliant après l'accord de paix sur l'Ulster Dublin libère un premier groupe de prisonniers de l'IRA

Le gouvernement irlandais a libéré un groupe de neuf prisonniers de l’IRA, donnant ainsi un nouveau gage aux catholiques républicains avant le congrès annuel du Sinn Fein qui doit débattre ce week-end de l’accord de paix sur l’Ulster. Ces libérations anticipées sont les bienvenues pour la direction du Sinn Fein, l’aile politique de l’IRA, qui devra ce week-end à Dublin convaincre ses troupes du bien-fondé de l’accord de paix arraché vendredi soir à Belfast. La libération des prisonniers de l’IRA est une revendication majeure des catholiques républicains. L’accord de paix a prévu la création d’une commission qui doit faire des propositions en vue de la libération d’ici l’an 2.000 de tous ceux qui cesseront de professer la violence, dans les deux communautés, catholique et protestante. Une cinquantaine de membres de l’IRA sont actuellement détenus dans la prison irlandaise de Portlaoise tandis que 236 catholiques républicains de l’IRA, et d’un groupuscule dissident opposé au processus de paix l’INLA, sont incarcérés dans la prison de sécurité nord-irlandaise du Maze près de Belfast. Dès l’annonce du cessez-le-feu de l’IRA en juillet dernier, le gouvernement irlandais avait «encouragé» l’armée républicaine à tenir sa trêve en libérant en deux vagues successives 16 prisonniers, dont le meurtrier d’un sénateur. En devançant l’appel avec les libérations de cette semaine, le premier ministre irlandais Bertie Ahern veut visiblement aider le Sinn Fein. «Nous allons mener une politique active de libérations», a-t-il promis. «Nous devrions pouvoir libérer tous les prisonniers» de l’IRA «d’ici deux ans, et si les choses se passent bien, peut-être même avant», a-t-il affirmé, en soulignant que les prisonniers avaient soutenu le processus de paix. En principe, la base du Sinn Fein devrait entériner l’accord lors du congrès. Mais le parti n’excluait pas de procéder en deux étapes si nécessaire, d’un débat ce week-end, le vote de la base n’intervenant alors que dans les semaines à venir. Ce scénario rendrait les choses plus difficiles pour la campagne du référendum qui demandera aux Irlandais du nord et du sud de l’île d’approuver l’accord le 22 mai prochain. (AFP, Reuters)