L'ONU confirme les vols de terre

Le porte-parole des forces de l’Onu au Liban-Sud, Timor Goksel, a confirmé jeudi à l’AFP que des Israéliens emportaient en Israël de la terre fertile prise au Liban. «Nos hommes ont vu des civils israéliens qui chargeaient de la terre avec des pelleteurs sur des camions, près du village de Adeissi», dans la zone occupée au Liban-Sud par l’État hébreu, a précisé par téléphone M. Goksel. Ce dernier a indiqué avoir envoyé la semaine dernière un rapport sur cette affaire au siège des Nations unies à New York. Selon les observations de la Force intérimaire des Nations unies au Liban-Sud (Finul), entre 20 et 30 personnes, des civils sans protection militaire (israélienne), ont pris de la terre dans une zone d’environ 300 mètres de long sur 150 mètres de large, soit 4,5 hectares. Les entrepreneurs ont emporté de la terre sur une épaisseur de 2 à 3 mètres, a encore indiqué M. Goksel. La terre prélevée est emportée en Israël à quelques kilomètres de là et est répandue sur de nouvelles terrasses agricoles, a-t-il encore indiqué. Selon M. Goksel, ce manège a commencé début septembre. «Cela se passe en plein jour, et tout le monde peut le voir», a-t-il ajouté. Depuis quelques jours, plusieurs hauts dirigeants libanais ont dénoncé le vol de terre par Israël et appelé la communauté internationale à exercer des pressions pour y mettre fin. Mercredi, le président Élias Hraoui avait dénoncé cet «acte d’agression» et appelé «les organisations internationales et les pays amis à exercer toutes les pressions (sur Israël) pour qu’il arrête son agression». Le même jour, le ministre des Affaires étrangères Farès Boueiz avait adressé des messages aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu ainsi qu’à l’Italie et à l’Allemagne. La veille, il avait écrit au secrétaire général des Nations unies Kofi Annan et à la présidence de l’Union européenne pour leur demander d’intervenir. La semaine précédente, le président du Parlement Nabih Berry avait affirmé «détenir des preuves qu’Israël emporte systématiquement, à l’aide de bulldozers, des centaines de tonnes de terre qu’il vole dans la région de Marj (près de Khiam) et dans d’autres régions du Liban-Sud».