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Actualités - ANALYSE

Les retraits, une équation difficile à mettre au point ...

C’est une constante israélienne: toujours tenter de semer la zizanie ou des troubles au Liban en provoquant des incidents sécuritaires ou en lançant des ballons d’essai politiques pour diviser les Libanais. Ainsi, le ministre israélien de la Défense Yitzhak Mordehaï soutient maintenant qu’il n’entre pas dans ses intentions d’exiger le départ des Syriens après le retrait de ses propres troupes du Sud. Une précision qui de l’avis de nombreux politiciens locaux vise avant tout à attiser la polémique intérieure libanaise sur la présence syrienne. Avec inversion de la proposition de base, c’est un peu une reprise du scénario auquel on avait assisté quand Israël avait lié son retrait à celui des Syriens après l’accord du 17 mai, ce qui avait fait se dresser les parties libanaises les unes contre les autres. A cette nuance près, que le débat a fini avec le temps par perdre beaucoup de son tranchant et l’on n’en a plus parlé qu’occasionnellement, chaque camp tenant à rappeler ses positions juste pour marquer le coup, par acquis de conscience en quelque sorte. Régulièrement l’assemblée des évêques maronites rappelle qu’il faut obtenir avant tout la libération du sol occupé par l’ennemi, puis le dégagement de toutes les armées étrangères pour que le pays retrouve sa souveraineté, son indépendance et sa liberté. La rencontre nationale libanaise (Gemayel, Aoun, Chamoun) exprime pour sa part la crainte que les surenchères de refus qui ont suivi l’offre israélienne concernant la 425 ne soient l’entrée en matière d’un arrangement aux termes duquel le retrait israélien ne serait pas suivi par celui des Syriens. Les trois leaders se demandent pourquoi on veut appliquer la 425 et pas la 520 qui prévoit le départ de tous les étrangers. Le président Rafic Hariri, interrogé par une télé internationale sur le lien entre la présence militaire syrienne et la position du Liban par rapport aux propositions israéliennes, fait tout de suite le distinguo et affirme qu’«il ne s’agit pas maintenant de la présence syrienne mais de l’application d’une résolution on ne peut plus claire des Nations Unies consacrant le droit du Liban et ordonnant un retrait israélien inconditionnel. S’il n’y avait chez nous aucun soldat syrien, notre position serait absolument la même et la présence syrienne n’a rien à voir avec la 425». Quant aux Américains, ils ne cessent de soutenir dans leurs déclarations qu’il faut que toutes les armées étrangères quittent le Liban mais ne développent aucune action à cet effet. Question Les Libanais vont-ils se quereller à propos de la présence syrienne en cas de retrait syrien? Un ministre répond en rappelant qu’en 1976, «quand les Syriens sont entrés, un camp était pour et l’autre contre puis ils ont assez rapidement fini par échanger leurs places. La guerre, militaire ou politique, s’est parfois articulée autour de ce thème de la présence syrienne, inamovible malgré les demandes des autorités locales et malgré la 520. Les pro-syriens exigeaient que la revendication émane d’un gouvernement d’union nationale et soit plébiscitée par une majorité écrasante de Libanais. Ensuite il y a eu Taëf qui a fixé un délai de deux ans après l’accomplissement des réformes politiques, en prévoyant un premier repli sur la Békaa. En septembre 92, on en avait terminé des réformes constitutionnelles mais James Baker, venu réclamer le départ des Syriens, s’est fait envoyer sur les roses par Beyrouth comme par Damas. Ils lui ont répondu sèchement que cela ne concernait que leurs deux gouvernements. Localement, les défenseurs du maintien du statu quo sur le terrain ont affirmé que les Syriens ne devaient pas bouger avant les Israéliens, ajoutant que lorsqu’on avait parlé d’un délai de deux ans on pensait qu’il serait suffisant pour réaliser la paix globale dans la région et partant pour faire appliquer la 425. Donc à leur avis le blocage du processus entraîne ipso facto celui du redéploiement syrien. D’autres pro-syriens affinent encore plus leur argumentation puisqu’à les en croire on n’a toujours pas réalisé cette condition préalable des réformes constitutionnelles du moment que l’abolition du confessionnalisme politique reste lettre morte. On le sait, les artisans de Taëf se sont retrouvés divisés sur cette question: la plupart d’entre eux, même au sein du clan favorable au maintien des Syriens, font en effet valoir que cette abolition du confessionnalisme politique n’entre pas dans le cadre des réformes constitutionnelles, puisqu’elle a été de tout temps prévue à l’article 95 de la loi fondamentale, qu’il s’agit simplement de l’appliquer, non de la réviser. Mais les ultras s’arment de leur côté de la teneur du message adressé récemment par le chef de l’Etat au président de la Chambre pour demander la mise en place du comité national d’abolition du confessionnalisme. Le président Hraoui y dit en effet: «(…) Pour compléter l’application des réformes politiques prévues dans le document de l’entente nationale à l’article D (…)». Ce à quoi on répond que le palais procède là, sans doute sans y faire attention, à une simple extrapolation, un dérapage d’interprétation car cet article D de Taëf, s’il parle des réformes, n’y inclut pas explicitement l’abolition du confessionnalisme. Bref, une discussion byzantine s’est engagée sur ce détail. Toujours est-il que c’est le gouvernement libanais qui décidera, suivant ses besoins, s’il faut trancher dans un sens ou dans un autre», conclut ce ministre,. Un point de vue que corrige un opposant selon qui «tout dépendra de Damas, de ce qu’il voudra faire si jamais il accepte de négocier avec les Américains la question de sa présence militaire au Liban car il est certain que ce n’est pas le gouvernement libanais qui va réclamer le départ des Syriens ou même leur redéploiement sur la Békaa…»
C’est une constante israélienne: toujours tenter de semer la zizanie ou des troubles au Liban en provoquant des incidents sécuritaires ou en lançant des ballons d’essai politiques pour diviser les Libanais. Ainsi, le ministre israélien de la Défense Yitzhak Mordehaï soutient maintenant qu’il n’entre pas dans ses intentions d’exiger le départ des Syriens après le...