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Actualités - CHRONOLOGIE

Boris Eltsine et la Douma poursuivent leurs marchandages

Boris Eltsine et ses opposants majoritaires à la Douma (Chambre basse du Parlement) vont poursuivre cette semaine leurs marchandages en vue de la formation d’un gouvernement en Russie, même si la candidature du «favori» du Kremlin Sergueï Kirienko au poste de premier ministre a de bonnes chances de passer. Sergueï Kirienko, 35 ans, aurait dû affronter vendredi dernier une Douma hostile à sa jeunesse et à son inexpérience, mais le vote a été reporté d’environ une semaine après que le président russe eut accepté de tenir mardi prochain une «table ronde» avec les parlementaires. Le porte-parole de Boris Eltsine Sergueï Iastrjembski a affirmé vendredi dernier que la rencontre avec l’opposition «ne signifiait aucunement que le président est d’accord pour former un gouvernement de coalition», ce que demandent les communistes depuis qu’avec leurs alliés de gauche ils ont remporté en 1995 221 des 450 sièges de la Douma, devenant la coalition parlementaire la plus puissante. La Douma a la possibilité de rejeter à trois reprises la candidature du «favori», et le président a la possibilité constitutionnelle après trois refus de dissoudre la Chambre basse. Les analystes s’accordent à dire que M. Kirienko finira par passer, la majorité d’opposition actuelle, composée de communistes et de nationalistes, étant parfaitement consciente des risques d’une élection anticipée où la gauche pourrait perdre de son influence et où les ultra-nationalistes du LDPR (Parti libéral-démocratique de Vladimir Jirinovski, qui détient 51 sièges) seraient laminés. «La résistance des communistes demeure et il est peu probable que la majorité des députés votent pour Kirienko au premier tour», ne serait-ce que pour sauver la face, a estimé Evgueni Volk, de la Fondation Heritage. «Mais sans doute Kirienko gagnera au deuxième ou au troisième tour, car il est certain que les députés n’ont aucun intérêt à la dissolution de la Douma», poursuit M. Volk. Reste à savoir si la table ronde va porter sur des tractations de forme ou de fond, susceptibles d’influencer le cours des réformes. Selon M. Volk, «des communistes peuvent obtenir des postes de second rang au gouvernement» avec une composition proche de celle du cabinet réformateur sortant. Nikolaï Petrov, du Centre Carnégie, va jusqu’à évoquer la possibilité de postes clés aux mains des communistes. «Il y en a déjà eu dans le gouvernement de Viktor Tchernomyrdine» limogé de son poste de premier ministre le 23 mars, relève-t-il. Si une telle hypothèse se confirmait, le gouvernement pourrait avoir des difficultés pour effectuer les coupes budgétaires sévères et prendre les mesures impopulaires qui s’imposent pour avancer dans la voie des réformes, estiment plusieurs experts. La crise actuelle du gouvernement russe a éclaté lorsque Boris Eltsine, 67 ans, a subitement décidé le 23 mars dernier de limoger l’ensemble du gouvernement de M. Tchernomyrdine, qui était Premier ministre depuis décembre 1992.
Boris Eltsine et ses opposants majoritaires à la Douma (Chambre basse du Parlement) vont poursuivre cette semaine leurs marchandages en vue de la formation d’un gouvernement en Russie, même si la candidature du «favori» du Kremlin Sergueï Kirienko au poste de premier ministre a de bonnes chances de passer. Sergueï Kirienko, 35 ans, aurait dû affronter vendredi dernier une...