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Actualités - REPORTAGE

En librairie "Thoukoub El Gherbal" de Mohammed Machnouk : halte à la mondialisation médiatique (photo)

Ancien directeur de l’Agence nationale d’information (ANI), ancien président de l’Union des agences de presse arabes, ancien P.D.G d’«Echo Beyrouth», membre de l’APSAD... Mohammed Abdallah Machnouk a plus d’une corde à son arc. Paru récemment aux Editions «Masters», son dernier ouvrage «2025, Thoukoub el gherbal» (les trous du tamis) est «une réflexion sur les effets de la mondialisation médiatique sur la culture, l’éducation, les traditions, l’identité, le patrimoine, la démocratie, le patriotisme...» «A travers ce livre, souligne-t-il, je tente de provoquer des réactions positives, d’élargir les horizons, tout en proposant des solutions à des problèmes». Fruit de longues recherches, «Thoukoub el gherbal» est un avertissement contre l’américanisation et les influences étrangères négatives. A travers des projections, l’auteur tente de tirer la sonnette d’alarme: «Il ne faut pas nous laisser faire et tout accepter, dit-il. Notre société n’est pas encore immunisée contre le «négatif» et les valeurs se perdent». Selon M. Machnouk, les intellectuels et les médias locaux ont un rôle important à jouer car «il est essentiel de produire avant tout notre propre culture», dit-il. «C’est ensuite que nous nous occuperons de réagir par rapport au monde». Bref, ne pas repousser radicalement les cultures étrangères, mais savoir en assimiler les richesses tout en sauvegardant notre identité. C’est ce que prône Mohammed Machnouk, qui affirme être «très souple. Je ne pense pas être un conservateur obtus aux idées rigides, insiste-t-il. Toutefois, il y a des principes qu’il faut défendre à tout prix si nous ne voulons pas nous perdre nous-mêmes». Agir Pour Mohammed Machnouk, chacun doit être dans le domaine public; se sentir concerné par tout ce qui touche à son pays: culture, éducation... «Chaque citoyen doit participer aux élections municipales que je considère comme le noyau dur de la décentralisation administrative», dit-il. «Je suis provocateur. J’essaye de gratter les plaies, d’être le caillou dans la chaussure. A plus d’un niveau, il faut que les choses changent, que les Libanais prennent enfin leur destin en main et réagissent. Ce qui n’est pas encore le cas des particuliers, des intellectuels, du gouvernement ou des O.N.G». Il dénonce «une société schizophrénique qui pense une chose et fait son contraire». Auteur à ce jour de 17 ouvrages sur divers sujets, il souligne que «le facteur humain reste le dénominateur commun. Je crois en l’«entiérité» de l’homme, être unique et complexe, et à la démocratie, qui respecte cette différence», dit-il. Qui sont ses lecteurs ? «La plupart du temps, monsieur-tout-le-monde», répond-il. «Je pense qu’il faut faire réagir l’individu pour que réagisse la société. Pour cela, j’écris dans un style très simple, sans prétention, et formule mes idées clairement, sans détour». Patrimoine Egalement photographe, Mohammed Machnouk est un amoureux de Beyrouth, de ses vieux quartiers et de ses anciennes demeures. Rappelons qu’il a publié, il y a quelques années, deux albums-photos d’anciennes demeures libanaises, «Beirut, a love story» et «Beirut, morning beauty»: des clichés de façades, d’arcades, de fontaines, de balcons, de portes, de fenêtres et de jardins, «volés» au gré de promenades matinales, les dimanches matin. C’est en effet à coups d’albums, de photos, de cartes postales, de diapositives, de lithographies aquarellées mais aussi de conférences que Mohammed Machnouk, membre de l’APSAD, défend, avec toujours plus d’agressivité, un patrimoine architectural menacé. Il a fondé avec quelques amis voici quelques mois une «Société des journalistes pour le développement et l’environnement» qu’il préside. L’objectif, apolitique, est d’établir un lexique médiatique pour l’environnement, de faciliter au public la compréhension des problèmes écologiques pour une meilleure implication. «Cette association compte déjà une quarantaine de membres, dit-il. Elle existe également dans trois autres pays arabes: le Yémen, l’Egypte et la Jordanie. Le 3 mai prochain, nous nous réunirons d’ailleurs au Caire pour tenter de simplifier le champ lexical arabe de l’environnement et du développement». Lexique La «Société des journalistes pour le développement et l’environnement» loue les locaux de l’ «Urban management Project» (UMP) du PNUD. « Nous collaborons avec le PNUD et le ministère de l’Environnement, poursuit Mohammed Machnouk, mais aussi avec toutes les associations écologiques». Et de souligner que «nous ne sommes pas des spécialistes techniques ou scientifiques... Nous nous occupons simplement de transmettre au public ce que les spécialistes de l’environnement disent, pensent ou découvrent», dit-il. «S’il y a une loi, il faut qu’elle soit appliquée. Pour cela, il faut d’abord qu’elle soit comprise, et d’abord par les journalistes qui ont pour mission de la transmettre. Le journaliste doit donc savoir quels mots et quelles expressions utiliser afin que ses lecteurs le comprennent». «Pour le moment, nous nous occupons de constituer une bibliothèque et un fonds de documentation, ajoute-t-il. Et nous continuons à accueillir de nouvelles recrues». Qu’en est-il de ses projets ? «Je travaille actuellement, sur “la réforme de l’éducation”, thème de mon prochain ouvrage» , dit-il, indiquant sur son bureau une montagne de dossiers jaunes. «Pour mes recherches, je m’appuie essentiellement sur le réseau Internet et puise dans les bibliothèques de plusieurs pays. Cet ouvrage s’adressera aux responsables», conclut-il. En somme, à tout un chacun...
Ancien directeur de l’Agence nationale d’information (ANI), ancien président de l’Union des agences de presse arabes, ancien P.D.G d’«Echo Beyrouth», membre de l’APSAD... Mohammed Abdallah Machnouk a plus d’une corde à son arc. Paru récemment aux Editions «Masters», son dernier ouvrage «2025, Thoukoub el gherbal» (les trous du tamis) est «une réflexion sur les...