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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Hariri : Israël veut se retirer , mais nous n'acceptons pas ses conditions

Le premier ministre Rafic Hariri a admis hier, contrairement à ce qu’avance la classe politique libanaise dans son ensemble, qu’Israël souhaite réellement se retirer du Liban sud, et a indiqué que le Liban était «satisfait» de cette disposition, mais qu’il ne pouvait accepter les conditions posées par l’Etat hébreu. Rompant donc avec les slogans du «piège» ou de la «manœuvre» que répètent à l’envi les autres responsables, M. Hariri a indiqué devant une délégation du Club sportif de la Sagesse, qu’il a reçue à Koraytem, que le Liban «a accepté un aspect de la proposition israélienne de retrait, celui relatif à sa disposition à appliquer la résolution 425» du Conseil de sécurité. «Nous pensons que ce retrait devrait être inconditionnel alors qu’Israël tente de nous imposer une série de conditions», a-t-il ajouté. «Pourquoi Israël a pris cette initiative maintenant après vingt ans d’occupation du territoire libanais? En considérant bien la question, nous constatons qu’Israël souhaite se retirer du Liban. C’est une bonne initiative et nous en sommes satisfaits. Il faut néanmoins que l’Etat hébreu s’abstienne de nous poser des conditions. Notre position c’est que nous ne pouvons accepter aucune des conditions», a-t-il dit. Selon le premier ministre, le Liban est «prêt pour la paix alors qu’Israël dit non, pas encore». L’Etat hébreu «veut donc maintenir l’état de conflit et souhaite que le Liban soit responsable devant le gouvernement israélien de toute action contre le territoire israélien à partir du Liban». «Quant à nous, nous disons: qu’Israël se retire. Nous ferons alors ce que le devoir nous impose de faire. Mais nous ne pouvons rendre compte de cela qu’à notre peuple et au parlement. Il y a un gouvernement qui prend des décisions. Que celles-ci échouent ou réussissent, c’est le peuple et le parlement qui en sont les comptables. Telle est la définition de la souveraineté. Autrement, nous porterions atteinte à notre souveraineté car il n’existe pas d’accord de paix entre nous et Israël», a expliqué M. Hariri. «De toute façon, a-t-il ajouté, même si Israël se retire sans condition et qu’un incident se produise par la suite, il va nous frapper. Mais il y a une énorme différence entre le fait d’être frappés alors que nous sommes engagés auprès d’Israël par le biais d’un accord dûment signé, auquel cas l’Etat hébreu serait dans ses droits, et le fait de recevoir un coup alors que nous restons dans la position de celui qui est agressé». M. Hariri a assuré que «même s’il n’y avait pas un seul soldat syrien au Liban», il ne pourrait pas non plus accepter de conclure des arrangements de sécurité avec Israël. Mais il y a, selon lui, «un autre moyen de régler le problème, par l’instauration d’une paix libano-syrienne avec Israël. Dans ce cas, la situation aurait changé, et tout le monde coopérerait pour maintenir la sécurité à la frontière. La coopération en matière de sécurité serait alors un volet d’une coopération plus générale, dans beaucoup de domaines». «Des rapports différents» «En cas de paix, tout est ouvert, mais en l’absence d’une telle solution, le Liban apparaîtrait comme s’il agissait pour le compte d’Israël», a-t-il insisté. Par ailleurs, dans une déclaration à l’agence Reuter, le premier ministre a affirmé hier que dans l’hypothèse d’une solution globale au Proche-Orient, le Liban et Israël «entretiendront des rapports différents» et «ne feront plus qu’un contre les ennemis de la paix». M. Hariri a tenu ces propos en réponse à une question sur le point de savoir si, une fois la paix signée, la sécurité d’Israël pourrait toujours être menacée à partir du Liban. Il a réaffirmé que le Liban serait prêt à collaborer avec l’Etat hébreu pour maintenir la sécurité à la frontière des deux pays lorsque la paix serait conclue et répété que pour le moment, le Liban n’était pas capable de fournir des garanties de sécurité à Israël. «Je ne peux m’y engager, non pas parce que je crois qu’il y aura ou non des attaques, mais parce qu’Israël tiendrait le Liban responsable de toutes ses déclarations», a-t-il dit. Quant à savoir si le Hezbollah respecterait l’autorité de l’Etat libanais dans l’éventualité d’un retrait israélien du Liban sud, le chef du gouvernement a répondu: «Nous sommes convaincus que nous n’entrerons pas en conflit».
Le premier ministre Rafic Hariri a admis hier, contrairement à ce qu’avance la classe politique libanaise dans son ensemble, qu’Israël souhaite réellement se retirer du Liban sud, et a indiqué que le Liban était «satisfait» de cette disposition, mais qu’il ne pouvait accepter les conditions posées par l’Etat hébreu. Rompant donc avec les slogans du «piège» ou de la...