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Actualités - CHRONOLOGIE

La rocambolesque évasion de Hussein Tleiss : peines de prison requises contre le fugitif et ses gardiens

Le commissaire du gouvernement près la Cour de cassation militaire, M. Nasri Lahoud, a publié hier ses réquisitions dans l’affaire de l’évasion du détenu Hussein Tleiss, de l’hôpital-prison de Bhannès, le 24 février 1998. Il a requis des peines de prison à l’encontre du fugitif, de l’adjudant- chef Michel Abi Akar, responsable de la prison, et du caporal Yaacoub Tannous, gardien dans la même prison (ces deux derniers ayant été arrêtés le 27 février) et d’autres personnes accusées de complicité dans l’évasion. On se souvient de la disparition rocambolesque de Tleiss, condamné à la détention à perpétuité pour l’assassinat de l’attaché militaire français, le colonel Christian Gouttières, et recherché dans d’autres affaires, dont une tentative d’assassinat du président Camille Chamoun par l’explosion d’une voiture piégée au passage de son convoi en 1987. Le jour où il devait comparaître devant le juge d’instruction, M. Georges Ghantous, les autorités, effarées, avaient appris la nouvelle de son évasion. Celle-ci s’était déroulée la veille, le 24 février, vers 17h. Dans ses réquisitions, M. Lahoud relate les faits suivants: depuis le début de l’année 97, Tleiss se trouvait à Bhannès, pour soigner une maladie de poumon. Il avait fait auparavant une première tentative d’évasion le 16/10/90, mais il avait été arrêté une nouvelle fois en 1993. Le 24 février 1998, 4 agents des FSI assuraient la garde de la prison de Bhannès: l’adjudant-chef Michel Abi Akar, les caporaux Yaacoub Tannous et Jo-seph Saadé ainsi que le sergent Khaled Makhour. L’adjudant-chef, qui est aussi le responsable de la prison, charge le sergent Makhour d’escorter un des détenus, malade, à l’hôpital de Bhannès, situé à 300m de la prison. Un quart d’heure plus tard, il demande au caporal Saadé de le suivre, car le sergent avait oublié de prendre des menottes. L’adjudant-chef Abi Akar rentre ensuite chez lui, sans attendre le retour de Saadé. Au poste de garde, il n’y a donc plus que le caporal Tannous, qui, selon ses dires, n’avait pas d’armes à ce moment-là. Cinq minutes après le départ de l’adjudant-chef, plusieurs éléments armés pénètrent dans l’enceinte de la prison. Ils sont arrivés à bord de deux voitures, une Range Rover et une BMW. Trois d’entre eux investissent le poste de garde et ordonnent au caporal de libérer Hussein Tleiss. Dans ses réquisitions, M. Lahoud affirme que le caporal n’a opposé aucune résistance à ses agresseurs qui, après avoir libéré Tleiss, le ligotent et le baillonnent, «pour donner le change». C’est à ce moment que le caporal Saadé revient au poste de garde. Il est aussitôt ligoté et baillonné par les agresseurs. Alertés par le bruit, certains détenus demandent ce qui se passe et les agresseurs leur répondent qu’ils sont membres de la Sûreté de l’Etat et qu’ils font une inspection dans la prison. Après leur départ, selon les dépositions des détenus et des gardiens, le prisonnier Bilal Diab aurait défait les liens du caporal Tannous alors que le condamné à mort, Yehia Ayoubi, aurait «libéré» le caporal Saadé. En conclusion, M. Lahoud requiert contre Tleiss une peine de 10 ans de travaux forcés et contre l’adjudant-chef Abi Akar et le caporal Tannous une peine allant de 7 à 15 ans de travaux forcés. Il demande aussi un non-lieu en faveur du caporal Saadé, faute de preuve, ainsi qu’en faveur du sergent Makhour. M. Lahoud défère les personnes arrêtées devant le Tribunal militaire et émet un avis de recherche permanent afin d’identifier les personnes qui ont facilité l’évasion de Tleiss.
Le commissaire du gouvernement près la Cour de cassation militaire, M. Nasri Lahoud, a publié hier ses réquisitions dans l’affaire de l’évasion du détenu Hussein Tleiss, de l’hôpital-prison de Bhannès, le 24 février 1998. Il a requis des peines de prison à l’encontre du fugitif, de l’adjudant- chef Michel Abi Akar, responsable de la prison, et du caporal Yaacoub...