Criminalité La petite Fatmé a perdu sept orteils

Cinq jours durant, les médecins de l’AUH ont désespérément tenté de sauver les pieds de Fatmé (10 ans), rongés par la gangrène. En vain. En dépit d’un traitement antibiotique de choc, la petite employée de maison a perdu sept orteils. Maintenant que l’enfant est devenue handicapée, la procédure judiciaire va prendre une autre tournure. Les tortures que l’enfant a subies ne peuvent plus être considérées comme un délit, mais comme un crime parce qu’elles ont entraîné une amputation. Le premier juge d’instruction du Liban-Nord, M. Salah Moukheiber, doit remettre le dossier de l’affaire au procureur général Walid Eido, afin qu’il prépare son réquisitoire. M. Eido doit engager des poursuites contre les employeurs de Fatmé, les époux Marwan et Hanane Hamad, sur base de la nouvelle qualification de l’acte commis. Le couple encourt une peine allant jusqu’à 10 ans de prison. Le juge Moukheiber a décidé de poursuivre son enquête après avoir reçu l’ensemble des rapports médicaux concernant l’état de santé de la fillette. Les médecins ont décidé de l’amputer de sept orteils après avoir constaté que le sang s’était coagulé dans les veines, ce qui signifie que ses vaisseaux sanguins sont irrécupérables. Ils ont par ailleurs confirmé que Fatmé ne souffre d’aucune maladie virale ou cutanée, mais qu’elle a été bel et bien torturée.