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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Syndicats - Séminaire à l'hôtel Riviera La CGTL victime d'ingérences politiques

La vie syndicale au Liban souffre d’un étrange paradoxe. Malgré sa richesse et sa diversité, son action est continuellement neutralisée par les ingérences de l’État, si bien qu’elle ne trouve ni son identité ni son indépendance. Les divers aspects de la vie syndicale et les perspectives d’avenir ont été passés en revue hier à l’occasion d’un séminaire organisé par la Fondation libanaise pour la paix civile permanente, en collaboration avec la Fondation Conrad Adenauer. Ce séminaire, qui a pour thème «Syndicats et organisations professionnelles au Liban : stratégie de participation et de démocratie sociale», s’est déroulé à l’hôtel Riviera. D’entrée de jeu, M. Antoine Messarra a rappelé ce que signifiait pour lui le travail social (dans un texte qui a paru hier dans L’Orient-Le Jour) : avec la globalisation, les différents syndicats et organisations seront appelés à ne plus se limiter à des revendications salariales mais à développer des solidarités sociales, professionnelles et nationales. Cependant, outre les aspirations que pourrait avoir le syndicalisme au Liban, le séminaire a mis en lumière les différents problèmes qui caractérisent sa situation actuelle. M. Haïkal el- Raï a retracé l’historique du mouvement syndical, alors que M. Wassef Haraké expliquait la différence entre syndicats et ordres professionnels. La question, très importante, de l’autonomie des organisations syndicales et de leur rôle d’agent de la paix civile a été abordée par les personnes présentes. M. Chawkat Eshtay a relevé la stagnation actuelle au sein de la CGTL, dans un contexte socio-économique de plus en plus difficile. Soulevant ce problème, notre confrère de L’Orient-Le Jour Paul Khalifé a souligné que les ingérences politiques ont caractérisé toutes les élections de la CGTL depuis 1993, et de façon de plus en plus «arrogante». Même la dernière réunification, selon lui, était le fruit de conflits politiques entre le président de la Chambre et le Premier ministre. La situation légale du syndicalisme pose également problème pour deux raisons principales. La première a été soulevée par M. Ghassan Moukheiber et elle concerne la nécessité d’obtenir une licence préalable, ce qui consacre la mainmise des ministères. La seconde raison a été soulevée par M. Georges Assaf, et elle concerne la nécessité pour le Liban de ratifier la convention 87 sur les libertés syndicales. Pour sa part, M. Ziad Baroud a parlé du cas particulier du syndicat des enseignants qui devrait, selon lui, être placé sous la tutelle du ministère de l’Éducation et non sous celui du Travail. Enfin, les perspectives d’une politique syndicale d’avenir ont été discutées. M. Abdo Kahi a préconisé la nécessité de réorganiser la structure syndicale, de renforcer la démocratie à l’intérieur des syndicats et d’instaurer un dialogue nouveau. M. Adib Nehmé, quant à lui, a insisté sur le rôle unificateur des syndicats dans la société civile, menacée par de nombreux facteurs internes et externes. Ce séminaire, qui regroupait les représentants d’un grand nombre d’organisations concernées et qui aura eu le mérite d’instaurer un débat sur le sujet, sera suivi d’autres événements du même type au courant de l’année prochaine.
La vie syndicale au Liban souffre d’un étrange paradoxe. Malgré sa richesse et sa diversité, son action est continuellement neutralisée par les ingérences de l’État, si bien qu’elle ne trouve ni son identité ni son indépendance. Les divers aspects de la vie syndicale et les perspectives d’avenir ont été passés en revue hier à l’occasion d’un séminaire organisé...