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Actualités - ANALYSE

Enrichissement illicite - les positions ne perdent pas espoir Le code réduit le nombre de ministrables

Les espérances que la population place dans le nouveau régime se reportent naturellement sur le Cabinet «propre» appelé à voir le jour. Un critère de probité qui réduit assez considérablement le nombre de ministrables. D’autant que le président Rafic Hariri veut que la loi Tabbarah sur l’enrichissement illicite soit approuvée par le Conseil des ministres avant la formation du gouvernement. Cela avec le soutien total du président Hraoui, qui espère ainsi qu’on mettra ce code à son actif. Mais les politiciens non plus ne perdent pas espoir. Jusqu’à présent en effet, s’en tenant à son devoir de réserve, le président élu n’a pas donné le la concernant la configuration du ministère. Ni sur sa nature (technicienne, parlementaire ou panachée) ni sur son volume, le général Lahoud n’a livré d’indications. Le président Hariri a compris le message. Il refuse lui aussi de dévoiler ses batteries. Et se retranche non pas derrière le secret professionnel mais devant la simple évidence qu’il n’a encore aucune qualité pour parler du nouveau Cabinet. Ce black-out inquiète beaucoup les politiciens ministrables. Mais préoccupe également jusqu’à un certain point, selon ses proches, «le président Hariri lui-même. Non pas qu’il craigne beaucoup pour son propre statut, car il a des assurances des décideurs. Mais parce qu’il souhaite, pour un bon démarrage, abréger l’opération de mise en place du gouvernement quand la procédure sera entamée. Et pour cela, il lui faudrait un délai de préparation assez étendu. Or il se trouve ligoté, ne peut entreprendre aucune négociation, ne traiter aucune difficulté puisqu’il n’est pas en mesure de sonder les intentions, capitales, du général». On sait en effet que la fabrication de la mouture gouvernementale doit nécessairement se faire en commun. L’alinéa 3 de l’article 53C (Constitution) précise que le décret de désignation du gouvernement est promulgué par le chef de l’État «en accord avec le président du Conseil». Pas de «quota» Pour rappel, et par exemple lors de la constitution de l’actuel Cabinet, il y avait eu de l’eau dans le gaz entre MM. Hraoui et Hariri dont le différend a bloqué le processus pendant plusieurs jours, l’épisode se concluant comme toujours par un arbitrage syrien. À l’aube d’une nouvelle ère, et dans la mesure où lui aussi plaide pour le changement, le président Hariri ne voudra certainement pas se heurter de front avec le président Lahoud. Mais leurs vues pourraient ne pas être tout à fait concordantes, pour ce qui est des détails. Car pour le fond, ils semblent d’accord pour refuser une mosaïque de bric et de broc, un Cabinet sans cohésion, sans homogénéité, bourré d’éléments frondeurs ou d’inamovibles imposés. À ce propos, et au stade actuel, les haririens laissent entendre que Damas ne réclamera pas non plus de quota déterminé. Mais quand les fidèles courront leur réclamer leur appui, en rappelant les services rendus, il ne serait pas impossible que les décideurs se laissent fléchir. Toutefois, l’inquiétude des politiciens se conforte de cette réponse qu’à leur tour, les Syriens leur font en substance : «Il est trop tôt pour parler du gouvernement et en tout cas un plein soutien est donné au général Lahoud». Cela étant, certains ministres qui se considèrent bien plus indispensables qu’inamovibles affirment, pour se rassurer, que «la Syrie ne lâche jamais ses alliés. Elle laisse le champ libre au nouveau chef de l’État. Mais cela ne veut pas dire que le retour de certains est interdit, s’ils remplissent les trois conditions posées par le nouveau régime». Et qui sont : intégrité, expérience, compétence. Ces mêmes personnalités reconnaissent que «les revenants potentiels se compteraient probablement sur les doigts d’une main» mais ajoutent qu’ils se verraient attribuer d’importants portefeuilles.
Les espérances que la population place dans le nouveau régime se reportent naturellement sur le Cabinet «propre» appelé à voir le jour. Un critère de probité qui réduit assez considérablement le nombre de ministrables. D’autant que le président Rafic Hariri veut que la loi Tabbarah sur l’enrichissement illicite soit approuvée par le Conseil des ministres avant la...