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Actualités - CHRONOLOGIE

Sécurité - Nouvel épisode de la série noire à Saïda Un responsable du Jihad palestinien et sa famille blessés dans un attentat à la voiture piégée (photos)

La tension était vive hier à Saïda à la suite d’un nouvel incident grave, qui s’est produit en dépit des mesures de sécurité renforcées adoptées dans la ville depuis le meurtre, samedi dernier, de deux agents de la circulation. L’incident, un attentat à la voiture piégée qui a fait quatre blessés, a visé cette fois un Libanais affilié à une organisation palestinienne extrémiste, le Jihad islamique, au sein de laquelle il détient le poste de responsable de la mobilisation. Selon des sources policières, l’incident s’est déroulé de la manière suivante : il était près de 9 heures du matin. L’homme, Mahmoud Mohammed Majzoub, âgé de 37 ans, venait de monter à bord de son véhicule, une Volvo 244, garée dans un parking proche de son domicile sur le boulevard de l’est. Sa femme, Nouha Raouas, portant son fils Hussein, un nourrisson de sept mois, l’accompagnait. Après avoir mis le contact, Majzoub entend un bruit suspect venant du bas de la voiture. Il ouvre la portière et se penche pour regarder sous le véhicule. C’est alors qu’il aperçoit un engin piégé placé au milieu du châssis. Très vite, il crie à sa femme, qui porte le bébé, de se jeter à terre le plus loin possible, pendant qu’il fait de même de son côté. Quelques secondes plus tard, la bombe explose, détruisant entièrement la voiture. Grâce à la rapidité de ses réflexes, Majzoub a pu éviter à lui-même et à sa famille une mort immédiate et certaine. Cependant, n’ayant pas eu le temps de se mettre à bonne distance, il a été grièvement blessé par les éclats aux mains et aux jambes, ainsi que son fils, était atteint de brûlures, notamment au visage. Tous deux se trouvaient encore en soirée dans un état critique au service des soins intensifs, à l’hôpital Hammoud de Saïda. L’épouse, atteinte de blessures moins graves, avait quitté en milieu de journée cette unité. Une quatrième personne, Hassan Makka, travaillant dans une imprimerie située à côté du site de la déflagration, a été très légèrement blessé. En outre, six voitures garées dans le parking ont été endommagées et les vitres de tous les immeubles de la zone ont volé en éclats. Aussitôt après l’explosion, une équipe de secours est arrivée sur les lieux pour transporter les blessés, alors qu’un artificier de l’armée inspectait les débris de la bombe qu’il a évaluée à 1,5 kilo de matières explosives. Un cordon de sécurité a été établi autour du lieu de l’explosion par l’armée et les FSI, ainsi que des barrages aux principales entrées de la ville. Le commissaire adjoint du gouvernement auprès du tribunal militaire, le juge Khaled Hammoud, le mohafez du Liban-Sud Fayçal Sayegh et les principaux responsables de la sécurité à Saïda se sont également rendus sur les lieux pour superviser les opérations et entamer l’enquête. Certains médias ont noté que l’attentat était survenu pendant que le chef du gouvernement Rafic Hariri se trouvait en visite chez son père, à Majdelioun, près de Saïda. Sur le chemin du retour, le convoi de M. Hariri a traversé une artère proche du lieu de l’explosion, ont indiqué ces médias, sans aller cependant jusqu’à établir de lien avec l’incident. Alors que le Jihad islamique annonçait dans un communiqué que l’attentat visait un de ses responsables, des forces de l’ordre ont perquisitionné le domicile de M. Majzoub dans le cadre de l’enquête et y ont saisi des armes. Deux motards arrêtés La tension était partout perceptible dans la ville, où des rumeurs circulaient, faisant état d’incidents similaires. Une heure après l’explosion, des policiers ont poursuivi dans le centre-ville deux individus à bord d’une motocyclette, en violation d’une des mesures adoptées interdisant aux motards de prendre un passager. Les gendarmes ont tiré des coups de feu en l’air, causant la panique du conducteur de la moto qui, perdant un moment le contrôle de son engin, a provoqué la chute de son compagnon. Celui-ci a été immédiatement arrêté, alors que le motard était rattrapé un peu plus loin. Interrogés par la police, les deux hommes, Yasser Masri de nationalité libanaise et Ahmad Saadeddine, Palestinien, ont avoué être membres du Jihad islamique palestinien. Un pistolet a été saisi sur l’un d’eux. En milieu de journée, une réunion du conseil de sécurité du Liban-Sud s’est tenue chez le mohafez, en présence du juge Hammoud. Ce dernier a déclaré par la suite à la presse que de nouvelles mesures ont été prises pour empêcher la réédition des incidents que la ville a connus ces derniers temps. «Les enquêtes se poursuivent et certains indices sont devenus clairs», a affirmé M. Hammoud. Cherchant à rassurer la population, il a indiqué que les forces de l’ordre contrôlaient la situation et a renouvelé l’appel aux habitants pour qu’ils fournissent aux autorités les informations à leur disposition. Interrogé par les journalistes sur l’identité des auteurs des attentats, le magistrat a répondu : «Nous vous tiendrons au courant dès que l’enquête sera achevée, ce qui ne saurait tarder. Mais pour l’instant, il faut que certains aspects demeurent secrets». Parallèlement, au ministère de la Défense à Yarzé, le cabinet du ministre, M. Mohsen Dalloul, a annoncé qu’une décision a été prise de geler les permis de port d’armes dans la ville de Saïda à partir de 14 heures hier et jusqu’à nouvel ordre.
La tension était vive hier à Saïda à la suite d’un nouvel incident grave, qui s’est produit en dépit des mesures de sécurité renforcées adoptées dans la ville depuis le meurtre, samedi dernier, de deux agents de la circulation. L’incident, un attentat à la voiture piégée qui a fait quatre blessés, a visé cette fois un Libanais affilié à une organisation...