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Actualités - INTERVIEWS

Elias Abou Rizk, président de la CGTL Une économie à visage humain, grâce à un rôle accru de l'Etat (photo)

Pour Élias Abou Rizk, président de la Confédération générale des travailleurs au Liban (CGTL), le changement passe par une «révision profonde» de la politique de reconstruction et des orientations économiques qui sont appliquées dans le pays depuis des années. Pour changer, il faut renforcer le rôle de l’État dans l’économie et il faut modifier d’une manière radicale les options financières du gouvernement, déclare le chef de la centrale syndicale. Selon lui, le changement «n’est pas un slogan creux, mais un objectif. Ce n’est pas non plus un petit coup de barre ou une amélioration mineure. Il s’agit d’un développement radical, qui revêt la forme d’une mission nationale». «Le changement doit englober tous les niveaux, aussi bien politiques qu’économiques, indique M. Abou Rizk. Sur le plan politique, il est indispensable de lutter contre la corruption, de réédifier l’État de droit et des institutions, de renforcer la démocratie et la liberté, et d’assurer une plus grande participation dans le processus de prise de décision. Côté économique et social, il est impératif de prendre des mesures radicales, passant par l’accroissement du rôle de l’État et le renforcement du soutien des secteurs productifs». Adopter l’impôt progressif En tête des priorités fixées par M. Abou Rizk, figurent l’élaboration d’une nouvelle politique fiscale basée sur la taxation des catégories socio-professionnelles qui ont les moyens de payer et l’adoption de l’impôt progressif. «Le Trésor pourra améliorer ses recettes lorsque l’État aura récupéré ses droits auprès de ceux qui exploitent les biens-fonds maritimes et auprès des sociétés foncières et financières et des compagnies pétrolières, dit-il. Nous réaffirmons aussi notre attachement à un changement radical au niveau de la politique des dépenses : il faut mettre un terme au gaspillage et rationaliser les dépenses publiques en adoptant une nouvelle échelle des priorités à visage humain». Pour compléter cette panoplie de mesures de redressement, M. Abou Rizk propose une «politique de salaires juste, qui assurerait une meilleure répartition des ressources et des richesses et des garanties suffisantes aux travailleurs, aux retraités et aux demandeurs d’emplois». Ce programme est aux antipodes de celui qui est appliqué par le chef du gouvernement Rafic Hariri depuis cinq ans. Utopique pour les uns, irréaliste pour les autres, M. Abou Rizk pense qu’un véritable changement ne peut pas ignorer l’aspect socio-économique de la crise. «Avec tout le respect que nous avons pour les institutions étatiques, ajoute-t-il, nous pensons que les outils du changement ne peuvent pas se limiter à ces institutions. Ils doivent englober toutes les associations et organismes de la société civile». «Nous proposons l’élaboration d’un plan global qui ferait l’objet d’un débat au niveau national», conclut-il.
Pour Élias Abou Rizk, président de la Confédération générale des travailleurs au Liban (CGTL), le changement passe par une «révision profonde» de la politique de reconstruction et des orientations économiques qui sont appliquées dans le pays depuis des années. Pour changer, il faut renforcer le rôle de l’État dans l’économie et il faut modifier d’une manière...