Le scrutin s'est déroulé hier au siège du parti à Saïfi Saadé et Hajj réélus président et vice-président des Kataëb (photos)

Le 21e congrès Kataëb a réélu hier M. Georges Saadé à la tête du parti pour quatre ans à dater du 1er mai 1998. M. Saadé — qui a voté blanc — a obtenu 114 voix contre 14 en faveur de son rival Paul Gemayel. M. Mounir el-Hajj a été réélu quant à lui à la vice-présidence du parti et les 16 candidats suivants ont accédé au bureau politique: MM. Fadi Habr (118 voix), Joseph Kosseifi (105 voix), Jean Biagini (100 voix), Bernard Gerbaka (92 voix), Georges Jreij (73 voix), Antonio Khoury (95 voix), Ibrahim Richa (104 voix), Gaby Sayegh (78 voix), Emile Eid (97 voix), Georges Kassis (87 voix), Wajih Kassab (84 voix), Fawzi Kalach (76 voix), Georges Mghaïmes (101 voix), Jad Nehmé (100 voix), Tony Hajj (74 voix) et Mme Yvette Ghazi (104 voix). Prenant la parole avant le déroulement de l’opération électorale, au siège de Saïfi, M. Saadé a affirmé qu’il ne s’ingérerait en aucune façon dans ces élections, «mon seul but étant d’unifier les rangs. J’ai fait l’impossible pour que tous les partisans réintègrent la maison des Kataëb et je continuerai à agir de cette manière», a-t-il dit avant d’ajouter: «Les Kataëb sont désormais en marche et personne ne pourra les arrêter». Après l’allocution de M. Saadé, le secrétaire général du parti, M. Antoine Chader, a donné lecture du règlement des élections avant de procéder au recensement des présents qui étaient au nombre de 129 sur 137. Puis l’opération électorale a démarré et M. Saadé a été réélu président du parti avec une majorité absolue de 114 voix. Dans son discours prononcé à l’issue de sa victoire, le chef des Kataëb a notamment réaffirmé qu’il laisserait la porte du parti ouverte à tous ceux qui le désirent. «La maison des Kataëb n’est pas seulement à nous. Elle appartient à tous les partisans. Je répète donc: nous tendons la main à tous en vue d’une réunification des rangs. En revanche, a-t-il ajouté, je ne transigerai pas quand il s’agira d’appliquer le règlement, et aussi blessantes soient-elles, les mesures qui seront prises dans ce cadre, le seront dans l’intérêt des Kataëb». Félicitant par ailleurs le candidat rival, M. Paul Gemayel, pour sa participation aux élections, M. Saadé a déclaré: «Je remercie mon cher camarade, Paul Gemayel, qui a voulu jouer le jeu électoral dans les règles. Il a présenté sa candidature sachant qu’il n’y a pas d’opposition en dehors du parti et du système. Il mérite pour cela tous nos remerciements», a-t-il dit. M. Gemayel a approuvé pour sa part les propos de son adversaire avant de poursuivre: «J’espère que l’opération électorale qui s’est déroulée aujourd’hui servira à réunifier les Kataëb. En effet, une scission est toujours à craindre et il nous faut à tout prix éviter la catastrophe». Puis, M. Rachad Salamé ayant retiré sa candidature à la vice-présidence du parti, M. Mounir el-Hajj a été réélu d’office à son poste pour quatre nouvelles années. L’opposition intransigeante En dépit des appels lancés à la réconciliation et à la réunification des rangs, l’opposition Kataëb a contesté la légalité et la légitimité des élections «dont les résultats ne nous ont guère étonnés», indique un communiqué publié hier soir par le président du régional d’Achrafieh, M. Michel Jabbour. Il a notamment reproché à M. Saadé de «nommer» lui-même les électeurs qui lui sont favorables. Pour le régional d’Achrafieh, ce scrutin n’aura eu d’autres résultats que «d’approfondir les divisions au sein du parti. Il est donc illégal, et ceci va nous conduire à présenter de nouveau un recours en invalidation pour la sauvegarde des principes et de la moralité du parti», ajoute le communiqué des dissidents. Réunie déjà la veille, samedi, au domicile de M. Elie Karamé, l’opposition Kataëb avait reproché à M. Saadé d’avoir «ignoré tous les derniers efforts visant à unifier le parti». Imputant à priori la responsabilité de «toute détérioration de la situation au sein des Kataëb» à ceux qui participeraient au vote, le communiqué de l’opposition a estimé que les résultats des élections — qualifiées de «mascarade» — seront susceptibles d’invalidation «devant les instances judiciaires concernées».