Sfeir : on cherche à déchirer le tissu social libanais

Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, s’est demandé hier s’il n’existe pas «une volonté délibérée de déchirer le tissu social du Liban et d’empêcher les Libanais d’être du même avis et de relever leur pays de sa torpeur». S’exprimant comme à l’accoutumée dans le cadre de son homélie dominicale, le chef de l’Eglise maronite a considéré que «les Libanais ont, par dessus tout, besoin d’avoir confiance dans leur pays, en particulier ces jours où nous voyons certaines thèses s’affronter confusément, et des polémiques sur des sujets, au départ controversés, se poursuivre. Retenons à cet égard la controverse sur les naturalisations, qui se font faites au dépit de tous les avertissements, et demeurent contestées, le dossier du mariage civil qui divise les Libanais depuis un demi-siècle, et continue de le faire, ou celui de l’abolition du confessionnalisme politique qui, bien que prévue dans l’accord de Taëf, n’en passe pas moins après d’autres sujets plus urgents, qui demeurent lettre morte». Mettant en garde contre l’existence d’une volonté délibérée de diviser les Libanais, ou de mettre en évidence leurs différences, le patriarche maronite a mis en garde contre des dangers qui pourraient «emporter, à notre insu, le Liban», et «l’indifférence à l’égard du jugement de l’Histoire et des générations montantes, dont nous aurions compromis les grandes aspirations et les rêves». Par ailleurs, de nombreuses délégations sont venues hier soumettre au patriarche leurs doléances. Mgr Sfeir a ainsi reçu une délégation des employés de la Adcom Bank, victimes d’un licenciement collectif, après la vente de l’établissement de crédit, une autre des anciens propriétaires, venue protester contre certaines dispositions de la nouvelle loi sur les loyers, enfin une délégation des parents de prisonniers libanais en Syrie.