Algérie : série d'opérations de l'armée contre les maquis islamistes

Les forces de sécurité algériennes ont lancé au cours des derniers jours plusieurs opérations contre les maquis islamistes qui ont fait entre 18 et plusieurs dizaines de morts. Ces opérations, rapportées par la presse d’Alger, n’ont pas été annoncées de sources officielles et aucun bilan n’a pu être obtenu de source indépendante. Le bilan le plus lourd est avancé par le quotidien La Tribune qui parle de 58 islamistes armés tués dans les monts de l’Ouarsenis (200 km au sud d’Alger). Pour la même opération les quotidiens Liberté et El-Khabar font état de 18 morts. Le Matin rapporte par ailleurs que 27 islamistes armés ont été «abattus» à Mila, près de Constantine, la métropole de l’Est algérien. El-Watan indique de son côté que les 27 activistes ont été arrêtés ainsi qu’une quarantaine d’autres pris au quartier Souika, au centre de Constantine. Selon La Tribune, 58 islamistes armés ont été tués, sept blessés et deux autres capturés dans trois opérations dans les localités de Mrioua, Aria et Oued Besbès, dans les monts de l’Ouarsenis, théâtre en janvier dernier d’une série de massacres qui avaient fait plusieurs centaines de morts parmi les villageois. Les opérations ont été engagées à la suite de renseignements fournis par un «repenti», répondant à l’identité de Adel Hedid alias Abou Obeïda qui s’est livré aux forces de sécurité après avoir été destitué de son poste d’émir au profit d’un de ses subalternes, selon La Tribune. De leur côté, Liberté et El-Khabar n’évoquent que l’opération de Mrioua, fournissant un bilan de 18 tués et de deux blessés parmi les islamistes armés. Contrairement à la Tribune, les deux journaux précisent que l’opération a été lancée à la suite de renseignements fournis par deux jeunes filles qui ont réussi à s’échapper du maquis où elles étaient détenues depuis les massacres de janvier, date de leur enlèvement. Certains journaux ont rapporté la semaine dernière les péripéties de cette fuite. Les deux jeunes filles auraient réussi à s’échapper après avoir assommé à l’aide d’une pierre le garde chargé de les surveiller. Les fugitives ne sont parvenues à destination qu’après plusieurs semaines, marchant la nuit et se cachant le jour, à travers les monts et les forêts. Leur troisième compagne, enceinte, n’a pas réussi à les suivre, selon le récit de la presse. Par ailleurs, le quotidien La Nouvelle République indiquait que l’armée encerclait toujours un groupe d’islamistes armés sur le mont Chénoua, à une soixantaine de kilomètres à l’ouest d’Alger. L’opération, précise le journal, a été lancée depuis une quinzaine de jours après le massacre de sept habitants du douar Ouzacou. Les cinq habitants — quatre femmes et un homme — enlevés jeudi dans l’attaque d’un douar près de Djelfa (Sud) ont été retrouvés égorgés, ce qui porte à 52 le nombre de victimes de ce massacre, ont rapporté dimanche les quotidiens Liberté et El-Khabar. Les femmes présentaient des traces de sévices sexuels, selon les deux journaux. Selon le quotidien El-Watan, le groupe armé a massacré 32 enfants, dont le plus jeune avait six mois. Un bilan officiel avait indiqué vendredi soir que 27 enfants figuraient parmi les victimes.