Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Alors que Damas et Teheran se disent d'accord sur le Liban-sud Le Hezbolah met en garde : pas de garanties à Israël, ni de désarmement de la résistance Le ministre iranien des AE attendu ce matin à Beyrouth

Le Hezbollah est entré en force au cours du week-end écoulé dans les tractations en cours sur la question du Liban-Sud, en rappelant sa position de principe consistant à ne pas s’engager sur ce qu’il ferait après un retrait israélien et en affirmant que personne ne pourra le désarmer. Jusque-là plutôt discret sur les développements suscités par les propositions israéliennes d’acceptation de la résolution 425 du Conseil de Sécurité de l’ONU, le Hezbollah a mis à profit la visite du ministre iranien des Affaires étrangères, Kamal Kharazi, qui se trouvait hier à Damas et est attendu aujourd’hui lundi à Beyrouth, pour faire connaître ses positions sur cette question. Pour être déjà connues, ces positions, qui s’écartent tangiblement des promesses maintes fois répétées de l’Etat libanais, notamment en ce qui concerne la sécurité sur la frontière après le retrait israélien, n’en constituent pas moins en ce moment précis une mise en garde à peine voilée aux responsables contre toute tentation de considérer le Hezbollah comme étant une quantité négligeable, dont on pourrait se débarrasser dès lors qu’on estimerait son rôle terminé. Au contraire, le parti intégriste chiite proclame son intention non seulement de continuer à détenir des armes, mais aussi et surtout de rester le maître absolu de la tactique militaire à adopter face à Israël aussi bien avant qu’après le retrait israélien. La seule concession qu’il s’autorise est d’annoncer son intention de ne pas «se substituer aux autorités libanaises» pour assurer la sécurité dans les régions évacuées par Israël. Les observateurs ne manquent pas de relever que la prise de position du Hezbollah en faveur d’un maintien du «flou» sur leurs activités ultérieures est intervenue sous forme de démenti à des déclarations faites samedi par l’ancien ministre travailliste Yossi Beilin qui, pourtant, bataille depuis des mois contre le gouvernement de Benjamin Netanyahu en faveur d’un retrait «inconditionnel» du Liban-Sud, c’est-à-dire conforme à ce que réclament les responsables libanais. Selon M. Beilin, le Hezbollah avait «fait savoir que si l’armée libanaise prend le contrôle du Liban-Sud jusqu’à la frontière, il cessera ses activités dans cette zone». Il avait ajouté qu’un «message» en ce sens avait été transmis à des interlocuteurs communs, sans plus de précision. Le député travailliste, une «colombe» notoire, est le fondateur d’un «Mouvement pour un retrait pacifique du Liban». La réplique du Hezbollah aux propos de M. Beilin ne s’est pas fait attendre. Le soir même, la formation intégriste affirmait dans un communiqué à Beyrouth que «le Hezbollah n’a mandaté personne pour relayer des messages à l’ennemi israélien». «Ce que déclare le parti en public n’est pas différent de ce qu’affirment ses dirigeants dans leurs entretiens avec des interlocuteurs politiques et diplomatiques», souligne le communiqué. «La question de poursuivre ou d’arrêter les opérations de la résistance islamique quand les forces israéliennes seront boutées hors du Liban-Sud demeure une affaire secrète, du ressort de la résistance», poursuit le Hezbollah, estimant que ce «secret» constitue «une carte importante aux mains des Libanais qui sont constamment menacés par l’armée israélienne». Le parti affirme enfin que «la seule prise de position explicite qu’il ait faite concerne son intention de ne pas se substituer aux autorités libanaises dans leur rôle sécuritaire dans les régions libérées». Au même moment, à Damas, le chef du bureau politique du Hezbollah Hussein Khalil faisait part, au cours d’un entretien avec le chef de la diplomatie iranienne, de sa «certitude que personne n’osera fournir (à Israël) des garanties de sécurité, ni toucher aux armes sacrées de la résistance qui ont, à de multiples occasions, battu l’ennemi sioniste». Il est à noter que ces propos ont été rapportés de source diplomatique iranienne dans la capitale syrienne. Selon ces mêmes sources, M. Khalil a estimé, également au cours de l’entretien, que le Hezbollah a «contraint l’ennemi à renoncer à beaucoup de ses conditions et à manœuvrer pour conclure des arrangements de sécurité» au Liban-Sud. La visite de Kharazi Le ministre iranien était arrivé samedi matin à Damas et a été reçu par son homologue syrien Farouk el-Chareh puis par le président Hafez el-Assad. A l’issue de sa rencontre avec M. Chareh, M. Kharazi a déclaré à la presse que la Syrie et l’Iran «sont d’accord à propos du Liban-Sud» et que «la question du retrait israélien du Liban-Sud n’est qu’un leurre qui vise à détourner l’attention de l’opinion de l’échec d’Israël». De son côté, le porte-parole de la présidence syrienne Gébrane Kouriyé a indiqué, à l’issue de l’entretien entre MM. Assad et Kharazi, que «l’évaluation de la situation est commune» à Damas et à Téhéran. A Beyrouth, où il est attendu ce matin pour une visite officielle de trois jours, M. Kharazi aura de nombreuses rencontres. Outre des entretiens avec les trois présidents et avec son homologue Farès Boueiz, il doit avoir des entrevues avec les principaux chefs spirituels du pays, dont notamment le patriarche maronite Nasrallah Sfeir, ainsi qu’avec le ministre chargé des populations déplacées Walid Joumblatt et de responsables du mouvement Amal. Au palais Bustros on indique que le ministre iranien évoquera avec M. Boueiz la question du Liban-Sud, le processus de paix au Proche-Orient et les relations bilatérales. Sur le premier point, on souligne de même source la concordance de vues entre Beyrouth et Téhéran sur le fait de considérer les propositions israéliennes de retrait comme n’étant «pas sérieuses». Au sujet des liens bilatéraux, M. Boueiz se fera l’avocat de leur renforcement et demandera à M. Kharazi des précisions sur les raisons pour lesquelles l’Iran n’a pas encore nommé un ambassadeur à Beyrouth depuis le départ en décembre de son dernier représentant Hamayoun Alizadeh, ainsi que sur l’arrêt des vols aériens entre les deux capitales, ajoute-t-on de même source.
Le Hezbollah est entré en force au cours du week-end écoulé dans les tractations en cours sur la question du Liban-Sud, en rappelant sa position de principe consistant à ne pas s’engager sur ce qu’il ferait après un retrait israélien et en affirmant que personne ne pourra le désarmer. Jusque-là plutôt discret sur les développements suscités par les propositions...