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Actualités - CHRONOLOGIE

Chirac lance la réforme de la vie politique française

Le président français Jacques Chirac a commencé hier, en recevant les dirigeants du PS, de l’UDF et du PCF, ses consultations sur la modernisation de la vie politique, qu’il inscrit dans une ambition beaucoup plus vaste: «Moderniser en profondeur la démocratie», au lendemain d’élections régionales qui ont pratiquement démembré les partis de la droite classique, consacrant ainsi la prééminence de la gauche dans les conseils régionaux, en raison d’un glissement d’une partie de l’électorat vers l’extrême-droite de Jean-Marie Le Pen. Dans un premier temps, le chef de l’Etat recevra 13 chefs de «formations politiques républicaines» , ce qui exclut le Front national. A l’issue de ces consultations, il accordera, lundi 6 avril, une audience au premier ministre Lionel Jospin. Celui-ci avait fait savoir samedi qu’il s’exprimerait au terme de la première série de consultations du chef de l’Etat. Soucieux de ne pas se faire doubler par Jacques Chirac, Matignon et les socialistes ne manquent pas une occasion de souligner qu’ils ont déjà fait des propositions sur ce thème. D’ailleurs, font-ils valoir, le Conseil des ministres du 8 avril devrait examiner un projet de loi limitant le cumul des mandats. Premier à être reçu à l’Elysée, hier matin, le président de l’Assemblée nationale Laurent Fabius s’est pour sa part voulu très consensuel: il a souhaité que «le président de la République et le gouvernement conjuguent leur énergie pour qu’on aboutisse à des résultats concrets». «Sans qu’il y ait de compétition avec le gouvernement — chacun est dans son rôle —, j’insiste sur le fait que le gouvernement a déjà commencé dans cette direction et a bien l’intention de continuer», a affirmé Laurent Fabius. Le président du Sénat René Monory, qui a succédé à Laurent Fabius, s’est borné à déclarer à sa sortie de l’Elysée: «Ça s’est très bien passé». Le premier secrétaire du PS François Hollande a souligné la nécessité d’«aller vite», en faisant valoir que «les socialistes étaient déjà partis dans la course». Il a souhaité que Jacques Chirac sache «convaincre tous les partenaires qu’il recevra, et notamment ses amis politiques, de l’urgence et de la nécessité de ces réformes». Sans se prononcer directement sur le quinquennat présidentiel, sur lequel Jacques Chirac est notoirement «très réservé», le dirigeant socialiste a souligné que «l’harmonisation de la durée des mandats pour tous les élus de ce pays faisait partie de la réflexion» des socialistes. Le président de l’UDF François Léotard a ensuite formulé une nouvelle fois sa proposition d’un référendum. Il a avancé «quatre pistes de réflexion»: limitation du cumul des mandats, place des femmes dans la vie publique, «harmonisation des différents modes de scrutin, du scrutin municipal jusqu’au scrutin législatif», et fonctionnement de la démocratie. Le secrétaire national du PCF Robert Hue a plaidé pour un ensemble de mesures destinées «non seulement à la modernisation de la vie politique, mais à sa démocratisation», diagnostiquant une «rupture entre les représentés et les représentants». La «grande réflexion» qu’entend conduire Jacques Chirac ne s’arrêtera pas à ces entretiens avec les dirigeants politiques. Une deuxième phase de consultations lui permettra de «s’entourer de l’avis de personnalités qualifiées» qui ne se limiteront pas aux constitutionnalistes.(AFP)
Le président français Jacques Chirac a commencé hier, en recevant les dirigeants du PS, de l’UDF et du PCF, ses consultations sur la modernisation de la vie politique, qu’il inscrit dans une ambition beaucoup plus vaste: «Moderniser en profondeur la démocratie», au lendemain d’élections régionales qui ont pratiquement démembré les partis de la droite classique,...