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Actualités - CHRONOLOGIE

Le scrutin a opposé hier Karen Demirtchian à Robert Kotcharian Présidentielle arménienne : duel entre l'expérience et la jeunesse

Les Arméniens ont voté hier pour le deuxième tour de l’élection présidentielle opposant le jeune libéral Robert Kotcharian à l’ancien dirigeant soviétique Karen Demirtchian, avec le souci de démontrer au monde que la démocratie fonctionne dans cette ex-république de l’URSS. Le résultat devait être connu dans la journée d’aujourd’hui. «Nous essayons bien sûr de tenir compte des remarques formulées par les observateurs internationaux au premier tour», a déclaré Robert Kotcharian, candidat et premier ministre en exercice, en venant déposer son bulletin vers 11h00 (06h00 GMT) dans le petit bureau de vote de son quartier à Erevan, installé dans un dispensaire médical. «Nous avons pris des mesures, mais on ne peut jamais exclure les provocations, nulle part», a-t-il ajouté. Au premier tour, le 16 mars, le rapport des observateurs de l’OSCE avait été relativement critique, notant des violations de la loi électorale dans un quart des bureaux de vote. M. Kotcharian était arrivé en tête avec 38,76% des suffrages, devant M. Demirtchian, avec 30,67%. Les opérations de vote, dans les bureaux d’Erevan visités par les journalistes, se déroulaient dans le calme et sans bousculade. Chaque électeur, après avoir présenté son passeport, déposait dans une urne son bulletin, et dans une autre son «coupon» de participation. Le décompte parallèle des bulletins et des coupons, pendant le dépouillement, doit permettre de contrôler la régularité du vote, évitant notamment le bourrage des urnes. Karen Demirtchian, qui a voté à la même heure que son adversaire dans une école d’Erevan, a, pour sa part, déclaré: «si Kotcharian gagne honnêtement, je lui serrerai la main ce soir. Si le vote est honnête, cela renforce notre pays». Dans le style populaire qui lui a valu le soutien des couches les plus pauvres de la population, l’homme qui dirigea la république soviétique d’Arménie pendant 14 ans a ajouté: «J’ai voté pour la prospérité à venir de l’Arménie, pour l’Arménie de mes rêves, de mes rêves les plus ambitieux». «Demirtchian est un vieux dirigeant de 65 ans, il connaît l’Arménie par cœur, il remettra le pays debout», assure Samvel Soussanian, ouvrier au chômage de 50 ans qui vient de voter pour le plus âgé des deux candidats. Comme beaucoup de partisans de Demirtchian, Samvel attend de lui des miracles: «il va nous redonner du travail», dit-il. Comment? «Je ne sais pas, mais c’est la tâche d’un dirigeant politique de donner du travail aux gens», ajoute cet homme massif aux cheveux déjà blancs, qui dit survivre — sans argent — grâce aux pommes de terre et aux choux qu’il cultive dans son petit jardin. Zara, elle, a voté «pour la jeunesse». A 43 ans, Robert Kotcharian apparaît à ce médecin comme un homme «jeune, énergique, qui tient ses promesses». «Il a l’expérience de la gestion dans le système libéral», ajoute cette femme qui dit vivre avec sa retraite de 4.000 drams par mois (8 dollars). «Evidemment, à l’époque soviétique, sous Demirtchian, on vivait beaucoup mieux», ajoute son collègue médecin Mikhaïl Movsessian, «mais c’était l’URSS, et Demirtchian aujourd’hui n’aurait aucune capacité pour diriger un pays indépendant, doté d’une économie de marché». Nombre d’électeurs de M. Kotcharian voient également en lui le «héros» du Nagorny Karabakh. (AFP)
Les Arméniens ont voté hier pour le deuxième tour de l’élection présidentielle opposant le jeune libéral Robert Kotcharian à l’ancien dirigeant soviétique Karen Demirtchian, avec le souci de démontrer au monde que la démocratie fonctionne dans cette ex-république de l’URSS. Le résultat devait être connu dans la journée d’aujourd’hui. «Nous essayons bien sûr de...