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Actualités - ANALYSE

Un clou chasse l'autre : l'article 49 bientôt en vedette ..

Etant donné que la visite du général Ghazi Kanaan à Baabda peut contribuer à faire classer l’affaire du mariage civil et comme la caste politique locale est toujours en quête d’agitation, le programme des divertissements risque de s’articuler maintenant sur le double amendement de l’article 49 C (Constitution). En effet, comme mus par une envie soudainement irrésistible, au moment même où le cadre syrien s’entretenait avec le président Hraoui, nombre de députés, laissant choir la polémique sur le mariage civil, se sont lancés dans de fébriles concertations pour préparer la motion demandant la révision de cet article 49 C. Une retouche qui permettrait comme on sait soit de reconduire le mandat de l’actuel chef de l’Etat soit d’élire un haut fonctionnaire en exercice, entendre le général Emile Lahoud. Double option qui serait prise sans être nécessairement employée mais qui faciliterait le cas échéant la tâche des véritables électeurs qui, comme les responsables eux-mêmes, n’ont pas honte de l’avouer, ne sont pas libanais. Mais il existe aussi parmi les taëfistes, vu qu’il n’y a pas encore un mot d’ordre ferme à ce sujet, un courant assez fort, formé de dirigeants, de ministres et de députés, hostile à ce double amendement. Ses tenants vont sans doute tenter, si les décideurs ne leur enjoignent pas de faire taire leurs réticences, de gagner du temps. Car une fois écoulée la session parlementaire du printemps, qui va jusqu’à juin, il deviendrait infiniment plus difficile de fignoler à convenance la Constitution. On sait en effet que la Chambre ne peut prendre l’initiative de souhaiter une révision que durant l’une de ses sessions ordinaires, après quoi seul le chef de l’Etat garde la main. A part la session présente, il ne reste que celle de l’automne qui, s’ouvrant à partir du 15 octobre, serait trop tardive, l’élection devant justement se situer ce mois-là ou même avant, en septembre. Les réfractaires, qui tablent donc sur le facteur temps, sont théoriquement favorisés par l’Adha et par les deux Pâques (7, 12, 19 avril) suivies - puisqu’on est en plein débat sur le laïcisme, de deux pauses civiles: la fête du Travail le 1er mai et la commémoration des martyrs le 6… Et tout de suite après, la volière parlementaire doit s’égailler dans les régions car on serait en pleine bataille des municipales et le quorum ferait presque certainement défaut Place de l’Etoile, surtout que le vote de la motion envisagée doit se faire à la majorité des deux tiers (puis des trois quarts en seconde lecture, si l’Exécutif prie la Chambre, comme il en a le droit, de revoir sa copie). Au stade actuel, les députés qui militent pour le double amendement accusent certains dirigeants d’y faire obstacle en exerçant des pressions diverses auprès de leurs collègues. En outre, selon l’un de ces parlementaires, «l’un des buts de la polémique provoquée à dessein autour du mariage civil facultatif était de faire diversion pour qu’on oublie cette question du double amendement et qu’on laisse passer les délais sans l’avoir promulgué. En effet, il ne servirait à rien d’adresser une motion dans ce sens à l’Exécutif si ce dernier, suite à la dispute entre ses deux têtes, ne devait plus se réunir en Conseil des ministres». Un loyaliste s’étonne pour sa part de ce «mauvais procès d’intentions»,en soulignant que le double amendement «nécessite aussi, le cas échéant, une majorité des deux tiers au sein du gouvernement, ce qui est loin d’être acquis…» Et de conclure en philosophe en rappelant que «tout cela est un faux problème. Car le jour où les décideurs voudront trancher dans un sens ou dans l’autre, il en sera fait à leur guise, même si les délais sont passés…» Abondant dans ce sens, un opposant réaliste relève pour sa part que «l’intervention extérieure est dans ce domaine tout à fait inéluctable. Les décideurs peuvent laisser les Libanais s’amuser, jusqu’à certaines limites,avec des affaires comme le mariage civil. Ils ne peuvent en aucun cas les laisser s’occuper des présidentielles et de n’importe quel élément qui s’y rapporte. C’est en effet ce qu’on appelle la carte libanaise qui est en jeu dans ce domaine et il n’est pas du tout question pour les décideurs de la lâcher, surtout que ces élections interviennent dans une phase tout à fait critique pour l’avenir de la région…»
Etant donné que la visite du général Ghazi Kanaan à Baabda peut contribuer à faire classer l’affaire du mariage civil et comme la caste politique locale est toujours en quête d’agitation, le programme des divertissements risque de s’articuler maintenant sur le double amendement de l’article 49 C (Constitution). En effet, comme mus par une envie soudainement irrésistible,...