Hraoui découvrira très vite que son allié actuel est également opposé à la prolongation du mandat présidentiel Nasrallah dénonce les motivations politiques du chef de l'Etat

«Le projet de loi sur le mariage civil proposé par le chef de l’Etat a des motivations purement politiques et non point légales, religieuses ou sociales». C’est ce qu’a affirmé, dans une interview accordée à «La Voix du Liban», le secrétaire général du Hezbollah, cheikh Hassan Nasrallah. «Si le chef de l’Etat a tenu à lancer son projet de loi sur le mariage civil, c’est tout simplement parce que le chef du gouvernement a réaffirmé à plusieurs reprises qu’il n’y aurait pas de prolongation du mandat présidentiel», a notamment déclaré cheikh Nasrallah qui a mis l’accent sur le fait que «les alliances entre les présidents n’ont rien de sacré et l’alliance entre la première et la deuxième présidence ne durera pas car le président de la République découvrira rapidement que son allié actuel n’est pas non plus pour la prolongation du mandat présidentiel». «Le Hezbollah, a-t-il ajouté, est opposé au projet de mariage civil dans le fond, dans la forme et dans le timing. Nous avions d’ailleurs demandé au chef de l’Etat de retirer ce projet bien avant qu’il ne le soumette au Conseil des ministres car nous estimons que les Libanais ont besoin de cohésion particulièrement en raison des échéances régionales actuelles». Cheikh Nasrallah a par ailleurs souligné que «l’abolition du confessionnalisme politique ne peut se faire de force». «A chaque fois que ce sujet est mis sur le tapis, les musulmans y souscrivent alors que les chrétiens émettent des craintes dues au sentiment selon lequel les musulmans constituent aujourd’hui la majorité en nombre», a ajouté le dignitaire chiite qui a souligné qu’«il doit être clair que tout ce qui serait imposé par une partie à une autre ne pourra pas durer mais constituera au contraire l’assise de conflits qui pourraient être très graves». Sur un tout autre plan, le secrétaire général du Hezbollah a souligné qu’«il n’existe pas de solution magique aux problèmes socio-économiques». «Il nous faut trouver une solution par étapes et ne pas se baser sur le fait que le Liban est un pays de services car le Liban a perdu beaucoup de ses caractéristiques dans ce domaine», a ajouté cheikh Nasrallah qui s’est déclaré «pour la réactivation du secteur agricole» et «opposé à toute augmentation des taxes et des impôts». Interrogé sur un éventuel changement gouvernemental, cheikh Nasrallah a estimé que «cela ne changera rien car le problème émane du fait qu’il n’existe dans ce pays ni gouvernement ni parlement mais seulement une troïka». Il a enfin estimé que «les gens du pouvoir feront tout pour empêcher des élections municipales».