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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Hraoui plaide pour davantage de solidarité chez les émigrés "Je ne sais pas comment les libanais ont pu me supporter au cours des 3 dernières années" déclare le chef de l'Etat

Le chef de l’Etat, Elias Hraoui, a déploré hier l’absence de solidarité et de «position unifiée» parmi les membres de la diaspora libanaise, lors d’une rencontre au palais de Baabda avec les participants à un congrès de l’émigration qui s’est tenu récemment à Beyrouth. Au cours de la rencontre, qui s’est déroulée en présence du ministre chargé des Emigrés, Talal Arslane, M. Hraoui répondait aux questions que lui posaient des participants au congrès. «Je voudrais rendre hommage à nos frères arméniens qui savent préserver leur langue maternelle et demeurent solidaires entre eux. Il en est de même pour les juifs. Tous, où qu’ils se trouvent, parlent l’hébreu, et surtout à New York. Mais ce n’est pas le cas des 16 millions de Libanais d’origine disséminés dans le monde. Ont-ils seulement une position unifiée au sujet de l’occupation du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest? Ce qui nous manque, c’est la solidarité. Je l’ai dit aux Libanais du Brésil», a dit le président de la République. M. Hraoui a ajouté qu’il trouvait «surprenant qu’un sénateur juif de Detroit compte parmi ses électeurs une majorité de Libanais». Il a néanmoins précisé que le sénateur en question, qu’il n’a pas nommé, avait signé une pétition en faveur de la levée de l’interdit sur le voyage des Américains au Liban. Cela n’a pas empêché le chef de l’Etat d’affirmer que lorsque le gouvernement libanais s’apprête à contracter un emprunt auprès d’une banque étrangère, «ce que nous craignons le plus c’est que le président de la banque ne soit juif, bien que l’argent soit d’origine arabe». Interrogé sur les raisons qui empêchent jusqu’ici la désignation d’attachés à l’émigration, conformément à la décision prise l’année dernière par le Conseil des ministres, M. Hraoui a indiqué que les gouvernements étrangers ont d’abord refusé cette appellation. «Même au Brésil, le président brésilien m’avait attiré l’attention sur le fait qu’il valait mieux utiliser le terme de «Brésilien d’origine libanaise» plutôt qu’«émigré libanais», a-t-il dit. «Il ne faut pas penser que c’est le gouvernement libanais, ou comme certains l’ont affirmé, le ministère des Affaires étrangères, qui retardent la désignation. Il faut simplement attendre que toute personne envoyée à l’étranger puisse être acceptée afin qu’elle puisse obtenir le passeport diplomatique», a-t-il précisé. Sur le point de savoir pourquoi le gouvernement n’a pas prévu d’attachés à l’émigration pour l’Europe, M. Hraoui a expliqué que cela était dû au fait que les Libanais d’Europe ne se considèrent pas comme des émigrés, notamment en France et au Royaume-Uni. «Ce n’est pas le cas des autres émigrés, tant en Australie qu’au Canada. Ils se sont enracinés dans ces pays et ont même oublié la langue arabe. Alors, il se peut que nous décidions prochainement de changer l’appellation des attachés à l’émigration et que nous les envoyions avec un certain nombre d’enseignants afin d’inciter les familles émigrées à apprendre l’arabe à leurs enfants», a-t-il ajouté. Sur les questions intérieures, le chef de l’Etat a notamment réaffirmé sa volonté de partir au terme de son mandat actuel. «J’ai accepté de rester dans ce poste trois ans de plus. Cela est suffisant dans un pays démocratique. Je ne sais pas comment les Libanais ont pu me supporter durant ces trois dernières années», a-t-il dit. Se faisant l’avocat de la privatisation des services publics, il a souligné que les Libanais «craignent toutefois que cette privatisation ne soit pas menée de façon objective». «Cependant, si les Libanais d’outre-mer venaient investir au Liban, et notamment dans le secteur public, comme par exemple l’aéroport, le port ou la régie (de tabacs), alors les Libanais seraient probablement rassurés quant à ce type de privatisation», selon lui. En réponse à une question, M. Hraoui a nié que des propriétés appartenant à des émigrés aient été saisies par des municipalités ou par d’autres autorités libanaises, sauf en cas d’expropriation d’intérêt public.
Le chef de l’Etat, Elias Hraoui, a déploré hier l’absence de solidarité et de «position unifiée» parmi les membres de la diaspora libanaise, lors d’une rencontre au palais de Baabda avec les participants à un congrès de l’émigration qui s’est tenu récemment à Beyrouth. Au cours de la rencontre, qui s’est déroulée en présence du ministre chargé des Emigrés,...