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Actualités - REPORTAGE

La ligue proclame son appui à la position de Beyrouth

Les pays arabes ont apporté hier leur soutien à la position libano-syrienne au sujet des propositions israéliennes relatives à un retrait du Liban-Sud occupé et estimé que ces propositions contreviennent au contenu de la résolution 425 du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Le ministre libanais des Affaires étrangères, Farès Boueiz, qui présidait la délégation libanaise aux travaux du Conseil ministériel de la Ligue arabe, qui se sont achevés hier au Caire, s’est félicité de ce soutien apporté à la conception officielle libanaise. M. Boueiz a en outre refusé de voir dans les propos tenus à Jérusalem par le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan une invitation à des négociations libano-israéliennes autour de l’application de la 425. Il a considéré que M. Annan parlait de la nécessité de «discussions» entre lui-même et les parties concernées, dans le cadre de la résolution 426, aux termes de laquelle le Conseil de Sécurité doit superviser les modalités d’application du retrait des troupes israéliennes du Liban-Sud, et non pas de négociations libano-israéliennes. M. Annan avait pourtant rejoint grosso modo la conception israélienne sur deux points essentiels totalement rejetés par le Liban, en estimant d’abord que «les parties concernées doivent parler et négocier», et ensuite en soulignant que les protagonistes «doivent accepter les compromis qui sont nécessaires à l’application de ces résolutions». Il avait même ajouté, comme pour éviter tout équivoque, que ces résolutions «ne s’imposent pas d’elles-mêmes», une affirmation clairement aux antipodes de ce que répètent régulièrement les dirigeants libanais. Dans un communiqué publié en marge de leurs travaux, entamés mardi, les ministres arabes des Affaires étrangères ont notamment condamné «les campagnes médiatiques et trompeuses menées par Israël sur les possibilités de retrait du territoire libanais avec des conditions qui contreviennent au contenu de la résolution 425, qui stipule un retrait immédiat total et sans conditions» du Liban-Sud. Les ministres ont réaffirmé «l’unité des deux volets libanais et syrien» du processus de paix et «rejeté toute menace contre le Liban et la Syrie», en réponse aux déclarations faites lundi par le ministre israélien de la Défense Yitzhak Mordehaï selon lequel le Liban devra «assumer» les conséquences de son rejet des propositions israéliennes. Au-delà de la question du Liban-Sud, les ministres arabes ont estimé que «le fait qu’Israël ne respecte pas les bases d’une paix juste et globale et n’applique pas les engagements et accords signés dans le cadre des négociations de paix a provoqué la destruction du processus de paix et replacé la région dans un tourbillon de tensions dont le gouvernement israélien est seul responsable». «La paix juste et globale reste une option stratégique», ont néanmoins ajouté les 22 membres de la Ligue, soulignant qu’elle «nécessite un engagement israélien sérieux et clair». Les ministres, qui ont marqué parallèlement leur soutien aux Palestiniens, à la Syrie et au Liban vis-à-vis d’Israël, ont mis l’Etat hébreu en garde «contre les dangers de la non-application des résolutions du Conseil de Sécurité et des politiques de sélectivité dans l’application de ces résolutions». Les déclarations de Boueiz A un journaliste qui lui demandait de commenter les propos tenus par le secrétaire général de l’ONU, M. Boueiz a déclaré: «Il a d’abord dit quelque chose de très important, à savoir que toutes les résolutions du Conseil de Sécurité sont contraignantes et doivent être appliquées et respectées. Nous considérons qu’il s’agit de déclarations positives. Ensuite, il a dit que cette résolution (la 425) nécessitait des discussions. C’est le mot qu’il a utilisé. Il s’agit ici de discussions entre lui-même et les autorités israéliennes». Pour M. Boueiz, «la résolution 426 stipule que le Conseil de Sécurité supervise, par le biais d’un mécanisme déterminé, l’application de la 425. Il est donc naturellement du droit du secrétaire général des Nations Unies de mener des discussions dans ce cadre avec les parties concernées. C’est comme cela que nous comprenons les déclarations (de M. Annan) et pas du tout autrement. Il n’est pas question ici d’imposer des négociations ou des discussions libano-israéliennes». Evoquant le communiqué publié par le conseil de la Ligue, le chef de la diplomatie a indiqué que ce texte, à la rédaction duquel le Liban a participé, «exprime avec précision et clarté» la position libanaise. Il s’est également félicité du «rejet total par les Arabes des menaces israéliennes lancées contre le Liban et la Syrie». Sur un tout autre plan, à l’issue d’une réunion des ministres arabes méditerranéens au domicile de l’ambassadeur d’Algérie au Caire, M. Boueiz a annoncé qu’une conférence ministérielle réunissant les pays arabes méditerranéens se réunira à Beyrouth prochainement pour mettre au point un document commun avant la réunion euro-méditerranéenne des 3 et 4 juin à Palerme, en Sicile. M. Boueiz a indiqué que la date de la rencontre de Beyrouth sera fixée ultérieurement. Pour en revenir au communiqué du Conseil de la Ligue, le texte a demandé la suspension «immédiate» des sanctions de l’ONU contre la Libye, en attendant le jugement de fond de la Cour internationale de justice de La Haye sur l’affaire de Lockerbie. Les ministres ont également exprimé leur «inquiétude» quant à la coopération militaire israélo-turque. La séance de clôture du Conseil devait avoir lieu dans la soirée d’hier.
Les pays arabes ont apporté hier leur soutien à la position libano-syrienne au sujet des propositions israéliennes relatives à un retrait du Liban-Sud occupé et estimé que ces propositions contreviennent au contenu de la résolution 425 du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Le ministre libanais des Affaires étrangères, Farès Boueiz, qui présidait la délégation...