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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Au cours d'un sommet tenu près de Moscou Chirac et Kohl assurent à Eltsine sa place en Europe (photo)

Jacques Chirac et Helmut Kohl ont conforté jeudi Boris Eltsine en affirmant que la Russie avait toute sa place dans une grande Europe, lors d’un sommet qui marquait le retour du président russe sur la scène internationale. «La rencontre de la grande troïka est un événement (...) qui aura un prolongement et une résonance historiques dans le monde», a déclaré le président russe au cours d’une conférence de presse. La Russie a vu avec inquiétude l’Union européenne et l’Alliance atlantique s’élargir vers l’Est sur l’ancien «glacis» soviétique. Boris Eltsine a donc pris plaisir à souligner son point de vue: «Vous avez devant les yeux la grande Europe (...). La Russie est pratiquement entrée dans cette grande Europe. Sans la Russie, l’Europe serait moins grande». Ce premier sommet réunissant la Russie, l’Allemagne et la France avait été proposé en octobre dernier par le président Eltsine. Il s’est déroulé à une cinquantaine de kilomètres de Moscou, dans une résidence de vacances construite dans les années 1950 pour le ministère de l’Electrification. La réunion ne comportait pas d’ordre du jour et se voulait informelle afin de poursuivre des discussions entamées dans d’autres cadres. «Au fond, nous avons voulu dire que les jeux diplomatiques pervers, qui, historiquement, ont marqué les relations entre la Russie, l’Allemagne et la France, ne sont plus d’actualité», a dit Jacques Chirac. Le président français a expliqué que ce sommet visait également à «affirmer la place et le rôle de la Russie en Europe» ainsi que «la vision commune de l’avenir du continent» qu’ont les trois pays, «après avoir tourné la page de Yalta». Pour Helmut Kohl, après les tragédies qui ont secoué l’Europe au cours du XXe siècle, cette rencontre constituait «un présent», «une chance donnée par l’avenir» et qui aurait été «tout à fait impensable autrefois». «Il y a dix ans, on nous aurait pris pour des fous», a-t-il dit. «L’Europe et la paix en Europe, qui est bien notre objectif, dépendent pour une très grande part de la reconnaissance de la Russie en Europe. La relation politique entre nos trois pays est un élément moteur et qui peut être déterminant. Tout naturellement, il y aura là un élément de stabilité et de paix», a renchéri Jacques Chirac. Les trois dirigeants — qui se tutoient dans leurs langues respectives — ont insisté sur le fait que leurs discussions du matin avaient été très concrètes: un projet d’autoroute transversale, de Londres à Moscou, doublé d’un réseau ferré, pour lequel Helmut Kohl a promis d’intercéder auprès de l’Union européenne, un manuel d’histoire contemporaine de l’Europe coécrit par des historiens des trois pays, ou encore des équipes tripartites d’experts en cas de catastrophes naturelles. Si le sommet était décidé depuis plusieurs mois, il a constitué pour Boris Eltsine une occasion de montrer qu’en dépit de ses fréquents ennuis de santé, il tenait toujours en main les rênes de son pays. Le président russe, qui a souffert récemment d’une infection respiratoire aiguë, est apparu très fatigué jeudi. Après avoir fait un lapsus à l’ouverture du sommet, annonçant le «début de la conférence de presse», il n’a pas bien compris la première question d’un journaliste russe sur les possibilités d’élargissement de la «troïka», axant sa réponse sur la «grande Europe». De politique intérieure russe, il a été peu question tout au moins devant la presse, à l’heure où la Russie est sans gouvernement après le limogeage de Viktor Tchernomyrdine lundi dernier. Les experts voient surtout un geste symbolique dans cette rencontre de la part de deux hommes, Jacques Chirac et Helmut Kohl, qui apportent un soutien sans faille à Boris Eltsine et soutiennent depuis longtemps l’entrée progressive de la Russie dans toutes les structures mondiales, ou tout au moins sa consultation sur tous les grands dossiers.
Jacques Chirac et Helmut Kohl ont conforté jeudi Boris Eltsine en affirmant que la Russie avait toute sa place dans une grande Europe, lors d’un sommet qui marquait le retour du président russe sur la scène internationale. «La rencontre de la grande troïka est un événement (...) qui aura un prolongement et une résonance historiques dans le monde», a déclaré le président...