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Actualités - INTERVIEWS

Beyrouth assumera les conséquences de son refus du retrait, déclare Mordehaï Israël menace de changer la nature de ses opérations au Liban

Le contentieux du Liban-Sud et de la résolution 425 a connu hier un développement — et non des moindres — avec les menaces directes proférées par le ministre israélien de la Défense, M. Yitzhak Mordehaï, à l’égard du pouvoir libanais. M. Mordehaï a notamment souligné que le Liban «assumera les conséquences» de son refus de la proposition israélienne concernant l’application de la 425 et les conditions de retrait des troupes de l’Etat hébreu du Liban-Sud Dans une interview à l’antenne proche-orientale de Radio Monte-Carlo, le ministre israélien — qui est attendu demain mercredi à Washington — a déclaré sans détours: «Si le Liban refuse (notre proposition), il assumera la responsabilité totale de tout changement qui interviendrait dans la nature de nos opérations militaires sur son territoire, et il sera le premier à en subir les retombées». «Avant d’en arriver à la prochaine crise, je voudrais dire qu’à la suite de notre acceptation de la résolution 425, l’autre partie devrait contribuer au succès de notre initiative qui est tout à fait logique et qui contribue à favoriser des règlements au Proche-Orient». «L’objectif est de quitter le territoire du Liban si le gouvernement de ce pays et son armée démontrent qu’ils sont capables d’assumer leurs responsabilités en mettant au point avec nous un accord garantissant la sécurité à l’intérieur du Liban», a-t-il ajouté. Selon lui, «cet accord devra assurer les droits légitimes de l’Armée du Liban-Sud et des habitants du Liban-Sud». «Si cela est réalisé, nous quitterons nos positions et notre but n’est pas d’éviter un dialogue avec la Syrie», a poursuivi M. Mordehaï.Interrogé sur les négociations de paix israélo-syriennes interrompues depuis février 1996, le ministre de la Défense a réaffirmé qu’il n’était pas question pour Israël de les reprendre au point où elles s’étaient arrêtées, comme le réclame Damas. M. Mordehaï a déclaré, à ce sujet, qu’«Israël appelle la Syrie à revenir à la table des négociations sans conditions préalables», ajoutant qu’«il n’est pas nécessaire d’établir un lien entre les volets syrien et libanais des pourparlers, l’intérêt du Liban étant d’obtenir le retrait des forces étrangères de son territoire». M. Mordehaï, qui a récemment effectué une visite à Paris, a indiqué qu’il «serait heureux de savoir que la France est disposée à soutenir l’initiative israélienne, sur la base de ses relations culturelles et politiques solides avec le Liban». Auparavant dans la journée, le premier ministre israélien, M. Benjamin Netanyahu, avait exprimé son étonnement face à la «position bizarre» du président syrien, M. Hafez el-Assad, sur un éventuel retrait israélien du Liban-Sud. «Nous sommes dans une situation absurde, dans laquelle Israël proclame son intention de se retirer du Liban, alors que la Syrie utilise tous les moyens pour empêcher ce retrait», a indiqué M. Netanyahu dans une déclaration à la presse. «Autrement dit, un dirigeant arabe demande à un dirigeant israélien de rester dans un territoire arabe occupé. Il y a beaucoup de choses bizarres au Proche-Orient, mais celle-là est la plus bizarre à laquelle j’ai été confronté jusqu’à présent», a-t-il poursuivi. En tout état de cause, le dossier du Liban-Sud sera sans doute au centre des entretiens que le secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, aura dans les prochaines vingt-quatre heures en Israël. M. Annan a déclaré hier sur ce plan que «la nature exacte des propositions (qu’il aura) l’occasion de connaître en Israël détermineront le rôle des Nations Unies, que ce soit vers un renforcement des forces intérimaires (au Liban-Sud) ou vers une modification de leur zone de déploiement». Alors que le secrétaire général de l’ONU s’apprêtait à conférer avec les dirigeants de l’Etat hébreu, l’aviation israélienne lançait trois raids, hier, contre des positions du Hezbollah qui avait attaqué auparavant cinq postes de l’armée israélienne et de l’ALS. L’aviation de l’Etat hébreu a mené son premier raid contre une base présumée du Hezbollah vers 9h30. La chasse israélienne a tiré deux missiles sur une colline du massif de l’Iqlim el-Touffah (Okmato) où le Hezbollah maintient des bases. Le Hezbollah a pour sa part tiré trois missiles Sam 7 et la défense antiaérienne de l’armée libanaise est entrée en action pour tenter d’éloigner les appareils israéliens qui n’ont pas été atteints. L’aviation israélienne a mené deux autres raids dans le même secteur à 13h10 et 13h20. Six missiles ont été largués par les appareils qui ont ensuite survolé à basse altitude l’Iqlim el-Touffah et les régions limitrophes à la zone occupée. L’armée israélienne a confirmé les raids en affirmant que tous les appareils avaient «atteint leurs cibles et regagné leurs bases sans dommage». La résistance a pour sa part bombardé aux roquettes et aux obus de mortiers les positions de Sojod, Ghozlane, Bir Kallab, Kanata et Dabché. La radio de l’ALS a confirmé les attaques qui n’ont pas fait de victimes, selon elle. La radio a toutefois reconnu qu’un véhicule blindé de l’ALS a été endommagé par l’explosion d’une bombe au passage d’une patrouille sur la route d’Anan près de Jezzine. Le roi Fahd d’Arabie Séoudite a condamné hier les attaques répétées d’Israël contre les Palestiniens et le Liban et appelé la communauté internationale à s’y opposer, selon l’agence officielle SPA. Présidant la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, le souverain «a exprimé l’indignation et la condamnation par l’Arabie Séoudite des attaques répétées d’Israël contre le peuple palestinien et le Liban-Sud», a indiqué l’agence. Il a appelé «la communauté internationale à s’opposer avec fermeté à ces agissements irresponsables» et réclamé «l’application de la résolution 425 du Conseil de Sécurité de l’ONU appelant au retrait inconditionnel d’Israël du Liban-Sud». C’est la deuxième fois que le roi Fahd, 76 ans, préside la réunion du Cabinet après sa sortie de l’hôpital le 12 mars. Il avait été admis à l’hôpital trois jours plus tôt à la suite d’une inflammation de la vésicule biliaire.
Le contentieux du Liban-Sud et de la résolution 425 a connu hier un développement — et non des moindres — avec les menaces directes proférées par le ministre israélien de la Défense, M. Yitzhak Mordehaï, à l’égard du pouvoir libanais. M. Mordehaï a notamment souligné que le Liban «assumera les conséquences» de son refus de la proposition israélienne concernant...