Badges, autocollants et tee-shirts Quand le commerce se mêle des affaires de la Maison-Blanche

Le scandale sexuel qui menace actuellement la Maison-Blanche fait le bonheur de certains commerçants pour lesquels la liaison présumée entre le président des Etats-Unis et l’ancienne stagiaire à la Maison-Blanche Monica Lewinsky est un nouveau filon à exploiter, parallèlement à la nouvelle affaire concernant Kathleen Willey (VOIR PAGE 10). La palme de l’exploitation commerciale du scandale présidentiel revient au traiteur américain Dean and DeLuca, qui confectionne des gâteaux à l’effigie de Monica Lewinsky. «Nous n’arrivons pas à les produire assez vite», constate Giorgio DeLuca, face au succès de sa nouvelle friandise. Les gâteaux glacés au gingembre, vendus au prix de 20 dollars l’unité, s’arrachent dans sa boutique de New York. «Je vais avoir besoin d’un présentoir plus large», ironise Giorgio DeLuca, qui envisage de créer un nouveau gâteau à l’effigie de Kathleen Willey, l’ancienne bénévole de la Maison-Blanche qui a affirmé publiquement dimanche que le président l’avait embrassée et caressée contre son gré. Le traiteur, cependant, s’affiche en supporter de Bill Clinton et prévoit de verser une partie de ses profits au fonds de défense du président. Plus traditionnelles que les gâteaux, les brioches font également fureur. «Souriez si vous avez couché avec le président!», s’affiche sur les habituels visages souriants jaunes. «Faites l’amour, pas la guerre», lit-on au-dessus d’une image de la façade de la Maison-Blanche. Certains messages sont moins légers. «Clinton est le meilleur ticket qu’on ait jamais élu», ou «Clinton a oralement tort», allusion à la nature des relations sexuelles que le président aurait eues avec Monica Lewinsky, font partie de la sélection en vente à la «boutique des événements politiques mémorables», à quelques mètres de la Maison-Blanche. Des autocollants pour pare-chocs ont été spécialement conçus pour les automobilistes avec les inscriptions «Mr Président, harcèlement, c’est le même mot», ou «Je suis membre du complot d’extrême droite», en référence à la ligne de défense de la Maison-Blanche qui affirme que l’affaire Lewinsky est un coup monté par les opposants ultraconservateurs du président. Une autre boutique proche de la Maison-Blanche a fait monter ses ventes grâce à un polo orné d’un logo pseudo-officiel «Stagiaire à la Maison-Blanche». On trouve également des sets de cartes à collectionner: quarante cartes différentes ont été éditées à l’effigie de tous les acteurs du scandale. Les dérivés commerciaux du scandale sexuel semblent séduire aussi bien les adversaires que les partisans de Bill Clinton. Lors d’un déplacement public dans l’Etat du Connecticut la semaine dernière, le président a congratulé une supporter dont le T-shirt arborait l’inscription «Je n’ai pas couché avec Bill Clinton» et a même plaisanté en disant espérer qu’elle ne serait pas appelée à comparaître devant le «grand jury» (chambre de mise en accusation). (AFP)