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Actualités - ANALYSE

Damas satisfait de la présence d'un homme à programme La tendance au rééquilibrage politique se confirme

Bien évidemment, Damas est hyper-satisfait de l’élection présidentielle au Liban. Son propre choix nominatif se trouve en effet corroboré, prodigieux hasard, par la fière Assemblée nationale libanaise… Mais trêve d’ironie : là où la pensée positive syrienne rejoint vraiment l’opinion populaire libanaise, c’est quand elle voit en Lahoud un homme à programme. Signe de bon augure, s’il en est… Autre indication importante soulignée par des voyageurs retour de la capitale syrienne : l’ouverture syrienne sur l’Est politique n’était pas une simple manœuvre préélectorale. Elle se confirme par des conseils de récupération adressés aux pôles du pouvoir local à propos de la formation du prochain Cabinet qui devrait dès lors comprendre des représentants du camp paria. Le mot d’ordre semble être : rééquilibrage du puzzle, le retour des chrétiens de l’Est dans le giron de la République impliquant qu’on devra les faire participer au pouvoir. À hauteur de leur proportion numérique mais aussi du poids politique qu’ils représentent. Avec peut-être un petit quelque chose en plus, pour compenser un peu les années d’exclusion et de discrimination. Il ne devrait dès lors plus y avoir de boycottage. Et la loi, la même pour tous, régnerait sans partage sur le pays. Les voyageurs témoins relèvent toutefois que les autorités syriennes évitent, en ce qui concerne la question ministérielle, d’aborder les points de détail. Localement, bien que plusieurs solutions restent à l’étude, on semble s’acheminer vers un Cabinet assez élargi de 24, à cause justement de la nécessité d’y intégrer de nouveaux courants. On pourrait de la sorte, explique-t-on dans les cercles loyalistes, panacher la composition et disposer, à côté d’une majorité de politiciens, de quelques technocrates. Qui se verraient naturellement confier des portefeuilles à vocation technique pure comme les Ressources, l’Agriculture ou les P&T. On retrouverait en réalité la vieille formule des 18 départements, après «re-fusion» des siamois naguère dissociés comme les Affaires étrangères et les Émigrés ou l’Intérieur et les Affaires rurales. De l’excédent, on ferait 6 ministres d’État avec ou sans mission définie. Ces grandes lignes mises à part, on n’est pas non plus entré à Beyrouth dans les détails. C’est-à-dire que le grand bazar des noms n’a pas encore commencé. Bien que les ministrables, toujours innombrables comme il convient, essaient déjà de placer leurs pions par divers contacts. Il est cependant entendu qu’une exception tacite sera faite à la règle du consensus : on ne cherchera pas à imposer au nouveau régime des personnages qui suscitent son aversion ou avec lesquels il sait ne pouvoir traiter. En clair, cela signifie que les parties politiques appelées à participer au pouvoir seraient autorisées à désigner elles-mêmes leurs représentants, sous réserve du droit de veto reconnu au régime. Et probablement au président du Conseil… Ce dernier, indiquent ces proches, est en tout cas disposé à coopérer vraiment à fond avec le chef de l’État. Pour mieux servir le pays ? Certes, mais aussi, avouent ingénument ces sources «parce que M. Hariri voit bien combien le général est populaire…» Il reste que le chef du gouvernement doit en principe obtenir satisfaction sur un point qui lui importe beaucoup : dans la prochaine équipe, il n’y aurait pas de ministres frondeurs, inamovibles, automatiquement désignés. Si des sortants vont retrouver place autour de la table du Conseil des ministres, ce serait parce que leurs mérites s’imposent d’eux-mêmes. Des mérites dont le moindre ne serait sans doute pas qu’ils se trouvent particulièrement proches des décideurs. Qui cependant, à en croire les voyageurs cités plus haut, ne suggéreront aucun nom. Cette fois, ces mêmes sources précisent néanmoins qu’à cause des impératifs aigus de coordination découlant de la situation régionale, quatre portefeuilles-clés seront attribués après concertation avec Damas: les Affaires étrangères, l’Intérieur, la Défense et… les Finances. Qui sont l’alpha et l’oméga de tout.
Bien évidemment, Damas est hyper-satisfait de l’élection présidentielle au Liban. Son propre choix nominatif se trouve en effet corroboré, prodigieux hasard, par la fière Assemblée nationale libanaise… Mais trêve d’ironie : là où la pensée positive syrienne rejoint vraiment l’opinion populaire libanaise, c’est quand elle voit en Lahoud un homme à programme. Signe...