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Actualités - ANALYSE

Sexennat - Lahoud ne veut pas perdre son temps Un souci primordial : le nouveau gouvernement

Le président élu n’aura pas perdu son temps à recevoir les félicitations d’usage. Homme d’action, le général Émile Lahoud, dès son élection, a entrepris de s’atteler à la lourde tâche qui l’attend. Conscient que la formation d’un nouveau gouvernement sera le premier défi qu’il aura à relever à son entrée au palais de Baabda, et sachant pertinemment que de ce nouveau gouvernement dépendra «la première impression» qu’il donnera au peuple libanais, le successeur d’Élias Hraoui semble d’ores et déjà déterminé à œuvrer en vue de la formation d’une équipe ministérielle à son image, susceptible de donner l’exemple tout en provoquant le choc qu’il cherche à provoquer tant dans les rangs des responsables qu’au niveau de l’opinion publique. Mais la question qui se pose est celle de savoir s’il aura les coudées franches pour la constitution du nouveau gouvernement et s’il ne se verra pas contraint de laisser faire le chef du gouvernement désigné, qui sera selon toute vraisemblance le président Rafic Hariri. Certaines sources affirment à ce propos que le général Lahoud a déjà obtenu «carte blanche» pour le choix des ministres et que c’est au contraire le chef du gouvernement désigné qui aura les mains liées… Le nouveau président pourra, disent ces mêmes sources, constituer l’équipe de son choix même s’il devra encore en référer aux Syriens pour ce qui a trait aux portefeuilles de l’Intérieur, de la Défense et des Affaires étrangères. Mais le président Hariri tient à conserver pour lui les portefeuilles des Finances et de la Justice. Pour cela, il manœuvre en réclamant les Affaires étrangères et les Finances. À ces postes, il propose la nomination d’un maronite comme Farid Raphaël ou Riad Salamé. Il pense, ce faisant, transformer le conflit sunnito-chiite en conflit chiito-maronite, ce qui lui permettrait ensuite de jouer un rôle de médiateur et d’obtenir ce qu’il souhaite. Certaines sources croient savoir sur ce plan que le président Lahoud ne serait pas opposé à la nomination de M. Salamé aux Finances. Cela lui permettrait de désigner ensuite l’un de «ses» hommes à la tête de la Banque du Liban et de «prendre» le contrôle des finances du pays qui ne seraient plus ainsi un monopole haririen. Mais à l’heure qu’il est, il reste prématuré d’avancer des noms. Pour le moment, la seule chose qui semble certaine est que le nouveau gouvernement va s’atteler à l’application du document de réforme cosigné, fin 1997, par les présidents Nabih Berry et Rafic Hariri notamment pour ce qui a trait à la diminution du nombre des portefeuilles dans le cadre d’une politique de restrictions budgétaires et d’arrêt de l’enchevêtrement des prérogatives. Le gouvernement à venir pourrait être constitué de seulement 18 ministres, à chacun desquels seraient confiés, au départ, plus d’un portefeuille en attendant la suppression des ministères «inutiles». Dans ce domaine, il semble que soient déjà envisagés les mesures suivantes: Suppression du ministère de l’Économie et du Commerce qui serait rattaché aux Finances devenant ainsi le département des Finances et de l’Économie; Suppression du Commerce placé sous le giron de l’Industrie, laquelle deviendrait l’Industrie et le Commerce extérieur; Fusion entre les Affaires municipales et rurales et l’Intérieur; Suppression du portefeuille des Émigrés qui serait ramené aux Affaires étrangères; Suppression de la Culture de l’Enseignement supérieur et de l’Enseignement technique qui seraient confiés au titulaire de l’Éducation; Suppression des Affaires sociales qui reviendraient dans le giron de la Santé; Enfin, suppression des Transports qui seraient rattachés aux Travaux publics. Certains avancent même la possibilité de la suppression du ministère des Déplacés dont les affaires seraient prises en charge par l’Habitat et les Coopératives. Et il serait également question de la création d’un ministère de l’Énergie qui regrouperait le Pétrole et les Ressources hydrauliques et électriques ainsi que la création d’un ministère du Budget qui prendrait dans son giron les Caisses autonomes, le Conseil du développement et de la reconstruction et le Conseil du Sud. En tout état de cause, le gouvernement pourrait être constitué de deux «ailes»: une aile de techniciens et une aile de six politiciens (représentant les six communautés principales) qui seraient nommés ministres d’État et qui seraient chargés notamment de superviser le travail de leurs pairs. Autant d’idées que l’on attribue au nouveau chef de l’État, auquel il faudra toutefois donner encore quelques jours, le temps de les décanter et de constituer son équipe.
Le président élu n’aura pas perdu son temps à recevoir les félicitations d’usage. Homme d’action, le général Émile Lahoud, dès son élection, a entrepris de s’atteler à la lourde tâche qui l’attend. Conscient que la formation d’un nouveau gouvernement sera le premier défi qu’il aura à relever à son entrée au palais de Baabda, et sachant pertinemment que de...