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Actualités - ANALYSE

Présidentielle - Sous le signe de l'efficacité et de la sobriété Le grand nettoyage à venir

Par quels moyens le général Émile Lahoud parviendra-t-il à tenir promesse et à nettoyer l’arène politique et l’administration de la corruption et du népotisme qui les minent? Parviendra-t-il à former un gouvernement à l’image de la probité dont on l’accrédite? Pourra-t-il avoir raison, par les voies démocratiques, des corrupteurs qui sévissent aux divers échelons de la vie politique et administrative? Pour certains observateurs, il ne fait pas de doute que l’un des principaux auxiliaires de toute opération d’assainissement de la vie politique sera la loi sur la transparence financière et l’enrichissement illicite. En effet, une loi existe depuis les années cinquante, en vertu de laquelle les ministres et hauts fonctionnaires doivent faire des déclarations sur leurs avoirs, dès leur entrée en fonction, mais elle n’a jamais été appliquée. Les autres leviers légaux disponibles sont, bien entendu, les organismes administratifs de contrôle: le Conseil de la Fonction publique, pour combattre le clientélisme dans l’administration, le Conseil de discipline, pour combattre les abus de pouvoir au sein des différents services publics, l’Inspection centrale pour licencier les fonctionnaires corrompus, la Cour des comptes pour court-circuiter les commissionnaires. Style politique Dans son premier message aux Libanais, le général Lahoud a été avare de promesses. Par contre, il s’est engagé à ne pas ménager ses efforts en vue de répondre aux aspirations des Libanais, et des jeunes générations en particulier. Quelles sont donc ces aspirations? Elles se résument en peu de mots: l’État de droit, la sécurité, la liberté, la culture. Et, couronnant le tout, cette rectitude dont l’exemple, a promis le général Lahoud, viendra du sommet. Ce redressement salutaire est-il possible, tant que le Liban-Sud est occupé et que le processus de paix est enrayé? La question mérite réflexion. Il reste que si l’occupation peut retarder le redressement économique global, elle ne saurait avoir d’impact sur l’édification de l’État de droit, l’assainissement de l’administration, le développement social et économique. Des objectifs qui, s’ils sont atteints, ne serait-ce que relativement, pourraient stimuler l’espoir des Libanais dans un pays où obtenir l’achèvement d’une formalité administrative est une entreprise laborieuse, et où nombreux sont les citoyens qui paient deux quittances de téléphone, d’électricité et d’eau. En déclarant qu’il éviterait de recevoir les félicitations d’usage, et en faisant interdire les tirs de joie, le président élu a donné le ton de son style politique: discrétion, efficacité, sobriété. Cela veut dire, entre autre, plus de voyages inutiles aux frais de l’État, plus de réceptions où l’importance de la célébration est inversement proportionnelle à la grandeur du buffet, plus de visites en dehors de ce que le protocole commande. Un tel comportement devrait avoir un impact non seulement sur la vie sociale, mais également sur l’état des finances publiques. Peu de promesses, mais beaucoup de travail et d’effort, a affirmé le général Lahoud, en homme habitué à régler strictement les dettes – entendre les dettes morales – qu’il contracte, avec leurs intérêts.
Par quels moyens le général Émile Lahoud parviendra-t-il à tenir promesse et à nettoyer l’arène politique et l’administration de la corruption et du népotisme qui les minent? Parviendra-t-il à former un gouvernement à l’image de la probité dont on l’accrédite? Pourra-t-il avoir raison, par les voies démocratiques, des corrupteurs qui sévissent aux divers échelons...