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Actualités - CHRONOLOGIE

La sécurité, premier problème pour la Sierra Léone

La Sierra Leone, ravagée par six années de guerre civile et débarrassée de sa junte, a récupéré son président, Ahmad Tejan Kabbah, après neuf mois d’exil, mais reste confrontée à un obstacle de taille, l’insécurité qui prévaut encore sur une grande partie du pays. L’armée, qui avait pris le pouvoir le 25 mai dernier et leurs alliés, les rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF), ont été chassés des principales villes, mais représentent encore une forte capacité de nuisance dans un pays dont toutes les infrastructures ont été détruites et qui nécessite une aide humanitaire d’urgence, en aliments comme en soins. Seules trois villes ont reçu du ravitaillement depuis que le contingent nigérian de l’ECOMOG, la force ouest-africaine de paix, en a chassé la junte le 12 février. Les autres grandes villes sont plus difficiles à ravitailler et les routes ne sont pas encore «sécurisées», ce qui empêche les organisations humanitaires de déployer leur aide sur l’ensemble du pays. Le président Kabbah, rentré dans la capitale, peut compter sur le soutien du Nigeria, à qui il a rendu un vibrant hommage lors des cérémonies marquant son retour, mais aussi sur les milices de chasseurs traditionnels ordinairement favorables à son mouvement politique, le Parti populaire de Sierra Leone (SLPP). Venu célébrer le retour de M. Kabbah, le chef des Kamajors, Sam Hinga Norman, est reparti au combat. «Nous nous battrons pour la démocratie jusqu’à ce qu’elle soit fermement implantée en Sierra Leone», a-t-il déclaré à quelques journalistes. La préférence accordée par le parti au pouvoir à ces Kamajors avait été l’une des justifications des putschistes, qui accusaient le gouvernement d’octroyer des budgets plus importants à ses miliciens qu’à son armée régulière. Cette armée n’existe plus en tant que telle, les militaires étant tous suspectés d’avoir été favorables à la junte en déroute. «Un rebelle de plus» Selon de bonnes sources, le nombre de militaires qui se sont opposés à la junte ne dépasserait pas le chiffre de 300. Nombre de partisans de la junte, plus d’un millier, se sont rendus ou ont été arrêtés par l’ECOMOG. Les rebelles du RUF devraient pour leur part être moins tentés par la reddition. Ils sont habitués à une guerre civile qu’ils ont déclenchée en mars 1991 et surtout sont à l’aise dans la brousse où l’ECOMOG n’a pas encore été les débusquer. Leur ralliement et la cessation des hostilités avaient été la seule réussite réelle d’une junte décriée par ailleurs. Le commandant des opérations de l’ECOMOG en Sierra Leone, le colonel nigérian Maxwell Khobe, a déclaré ne pas être en mesure d’évaluer leur nombre. Certains chiffres faisaient état de 5.000 combattants du RUF avant le coup d’Etat, et puis «un rebelle, même dans le ventre de sa mère, est un rebelle de plus», ajoute le colonel Khobe. Chacun admet à Freetown qu’il faut envisager un processus de démobilisation, de désarmement, de réintégration des combattants et de réconciliation. Dans le message lu lors des cérémonies de retour du président Kabbah, le secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan a proposé de demander au Conseil de Sécurité l’envoi d’observateurs militaires, aux côtés de l’ECOMOG, dont la durée du mandat n’a pas été précisée. L’ECOMOG a repoussé jusqu’à présent sans grande résistance les partisans de la junte et les rebelles vers Kailahun, à l’extrême-est du pays où la force ouest-africaine entend bien continuer à les poursuivre. «Bientôt, il n’y aura plus un seul rebelle sur le territoire de la Sierra Leone», avait promis le colonel Khobe il y a une semaine. Les Sierra-léonais prient pour que ce soit vrai. Cela permettrait d’attirer les investisseurs étrangers et de développer les ressources touristiques et minières du pays. (AFP)
La Sierra Leone, ravagée par six années de guerre civile et débarrassée de sa junte, a récupéré son président, Ahmad Tejan Kabbah, après neuf mois d’exil, mais reste confrontée à un obstacle de taille, l’insécurité qui prévaut encore sur une grande partie du pays. L’armée, qui avait pris le pouvoir le 25 mai dernier et leurs alliés, les rebelles du Front...