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Actualités - ANALYSE

Présidentielle - Du véto à l'approbation du choix de Lahoud Les trois raisons d'une bénédiction épiscopale

Après les critères annexes énoncés par le patriarche Sfeir juste avant son départ pour Rome, on avait pu penser que Bkerké opposait son veto à l’avènement du général Émile Lahoud. Or l’assemblée des prélats maronites, tout en exprimant des réserves sur la procédure suivie, a quand même applaudi à la désignation du commandant en chef. Un revirement dû, selon une personnalité ecclésiastique, aux trois raisons suivantes : – On ne peut cultiver des préjugés contre la participation d’un ex-militaire aux responsabilités civiles en se basant sur le précédent de Fouad Chéhab et du Deuxième Bureau. Ce n’est pas sur des présomptions négatives qu’on peut juger mais sur les actes à venir. Du moment que le choix est un fait acquis irréversible, il faut donc attendre de voir ce que le régime Lahoud va donner en pratique avant de se prononcer pour ou contre lui. De plus, les circonstances ont une importance décisive : il n’est pas certain que le régime Chéhab, s’il faut s’y référer, eût suivi la même voie parallèle et autoritariste si le putsch PPS de 1961 ne s’était pas produit… – Quoiqu’en ait dit auparavant Mgr Sfeir, il est possible que, dans la conjoncture actuelle, l’avènement d’un non-professionnel de la politique soit préférable à celui d’un politicien chevronné. Ce dernier aurait tendance, par habitude de métier, à ménager les autres politiciens, parfois aux dépens des intérêts bien compris du pays. Une complaisance qui serait d’autant plus poussée que l’homme en place voudrait poursuivre sa carrière publique après la présidence, comme l’ont fait tant d’ex-chefs de l’État. Il y aurait, donc, risque d’abus dans la formation des gouvernements et la nomination des fonctionnaires, toujours à cause de ce désir du président de ne pas mécontenter les parties qui peuvent lui être personnellement utiles. Alors qu’un apolitique ne se soucie pas de ces jeux de cour et ne voit que l’intérêt du pays, n’ayant pas l’intention de faire carrière dans le sérail. – Puisque, manifestement, le peuple dans ses différentes composantes veut le général, les réticences à son encontre doivent tomber, à cause tout simplement de leur inutilité. On peut cependant noter, pour regretter l’évolution des temps, que Chéhab n’avait pas pour sa part été élu d’office, qu’il n’avait pas obtenu les deux tiers des suffrages au premier tour et n’était passé qu’au second tour, à la majorité absolue qui est, comme son nom ne l’indique pas trop, la majorité des suffrages exprimés plus une voix. Aujourd’hui, le décompte des voix, qui fait tout le charme de la démocratie, ne signifie plus rien puisque, sur le plan pratique, c’est uniquement le mot des décideurs qui compte. Toujours est-il que le choix semble bon. Essentiellement, dans ce sens, que comme Chéhab, qui a eu tout de même des réalisations positives à son actif, Lahoud saura probablement édifier un État digne de ce nom. Si les pôles actifs ne lui mettent pas des bâtons dans les roues. Pour être réaliste, conclut la source religieuse, tout bon Libanais doit souhaiter que les décideurs, allant dans la logique même de leur choix, soutiennent sans réserve l’action de réforme, de changement et de redressement que le nouveau régime voudra engager sur tous les plans.
Après les critères annexes énoncés par le patriarche Sfeir juste avant son départ pour Rome, on avait pu penser que Bkerké opposait son veto à l’avènement du général Émile Lahoud. Or l’assemblée des prélats maronites, tout en exprimant des réserves sur la procédure suivie, a quand même applaudi à la désignation du commandant en chef. Un revirement dû, selon une...