Environnement Greenpeace : la décharge sanitaire de Naamé, une catastrophe écologique

Tout en félicitant la municipalité de Saïda d’avoir renoncé à construire un incinérateur, l’association écologique Greenpeace a dénoncé le caractère «vague» de la politique suivie par le CDR et la Banque mondiale, la BM devant financer la construction de décharges sanitaires à Nabatieh, Baalbeck et Zahlé. «L’expérience malheureuse de la décharge sanitaire aménagée à Naamé devrait nous servir de leçon, a déclaré hier Fouad Hamdane, représentant de Greenpeace au Liban. Le ministère de l’Environnement, le CDR et Sukleen ont provoqué là une catastrophe écologique». Et M. Hamdane d’expliquer, se basant sur des données fournies par la compagnie britannique Fairhust International, que les isolants de plastique tapissant la décharge ne supporteraient pas la pression des dizaines de tonnes de déchets durant plus de 10 ans. Par la suite, selon l’expert, les liquides en décomposition pollueront inévitablement les nappes d’eau phréatiques. «Le ministère de l’Environnement et les responsables de la Banque mondiale ignorent nos appels», a-t-il conclu. Par ailleurs, selon M. Hamdane, la compagnie européenne Thermoselect qui devait installer l’incinérateur de Saïda est une société «suspecte, dont le nom est lié à plusieurs scandales financiers et écologiques». M. Hamdane a précisé que la compagnie a construit en 1990 un incinérateur à Verbania (Italie). Mais en juin 1992, l’usine devait être fermée par le procureur général italien, qui a réclamé la pénalisation de son administration, pour fraude et infraction aux lois sur l’environnement. Par la suite, le directeur de Thermoselect, Gunter Kiss, devait être condamné à onze mois de prison, et d’autres membres du conseil d’administration à des peines allant de trois à six mois.