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Actualités - CHRONOLOGIE

Jouanneau : il n'y a pas à proprement parler de proposition israélienne L'ambassadeur d'Allemagne affirme l'appui total de son pays à la 425 (photos)

L’ambassadeur de France Daniel Jouanneau a annoncé hier qu’il n’y avait «pas à proprement parler de proposition israélienne» concernant un retrait de l’Etat hébreu du Liban-Sud et réaffirmé la disposition de la France à apporter son concours à une solution du problème «si toutes les parties concernées» le lui demandaient. M. Jouanneau s’exprimait à l’issue d’une rencontre au palais Bustros avec le ministre des Affaires étrangères Farès Boueiz. Cette entrevue a revêtu une importance particulière du fait qu’elle constituait le premier contact officiel franco-libanais à la suite de la visite la semaine dernière à Paris du ministre israélien de la Défense Yitzhak Mordehaï. Ce dernier tente d’obtenir du gouvernement français qu’il s’emploie à convaincre Beyrouth d’accepter l’offre de retrait conditionnelle de l’Etat hébreu. «Nous avons évoqué la visite (à Paris) du ministre israélien de la Défense et j’ai redit (à M. Boueiz) que la position française était toujours la même», a indiqué M. Jouanneau dans une déclaration à la presse. «Nous pensons qu’une paix durable au Proche-Orient suppose l’accord de toutes les parties concernées et de tous les Etats concernés», a-t-il ajouté, précisant que la France était «prête à apporter son concours à la mise en œuvre d’un accord si toutes les parties le lui demandent». A la question de savoir si la France était disposée à jouer un rôle de médiateur entre le Liban et Israël, l’ambassadeur a répété que son gouvernement n’agirait que dans le cas où toutes les parties en formuleraient la demande. Il a précisé à cet égard qu’en ce qui a trait au Liban-Sud, il y a, selon lui, «trois Etats qui sont concernés: Le Liban, Israël et la Syrie». La crise irakienne Interrogé sur la teneur de l’entretien entre M. Mordehaï et le chef de la diplomatie française Hubert Védrine, M. Jouanneau a indiqué qu’il n’y avait «pas eu à proprement parler de proposition israélienne». «Nous avons écouté le ministre israélien et nous lui avons répété notre position», a-t-il dit. Sur un autre plan, M. Jouanneau a indiqué avoir remis à M. Boueiz un message de M. Védrine portant sur la situation en Irak. Dans cette lettre, le ministre français «se félicite de l’étroite concertation qui a eu lieu entre les gouvernements français et libanais durant les dernières semaines» au sujet de la crise irakienne, a déclaré le diplomate. «Nous nous félicitons de ce travail en commun entre Français et Libanais pour aboutir en Irak au dénouement heureux que vous connaissez», a-t-il ajouté. Dans ce message, M. Védrine exprime également le souhait de la France de voir l’Irak appliquer la résolution 1154, adoptée récemment par le Conseil de Sécurité, et le mémorandum d’accord conclu avec le secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan et approuvé par le Conseil de Sécurité, selon M. Jouanneau. Enfin, toujours selon le diplomate, le message comporte un troisième point qualifié de «très important» par M. Jouanneau et selon lequel la France considère que si Bagdad appliquait les résolutions du Conseil de Sécurité et si les inspecteurs de la Commission spéciale des Nations Unies pour le désarmement de l’Irak (UNSCOM) «disaient qu’il n’y a plus d’armes (de destruction massive), il faudrait alors lever les sanctions» imposées depuis 1990. «Il faut offrir à l’Irak une perspective» d’une levée de l’embargo en échange de l’application des résolutions de l’ONU, a estimé l’ambassadeur. L’ambassadeur d’Allemagne M. Boueiz a également évoqué la question du Liban-Sud avec l’ambassadeur d’Allemagne à Beyrouth Peter Wittig. Ce dernier a déclaré au terme de l’entretien qu’il avait informé le ministre des Affaires étrangères des résultats de la récente visite en Allemagne du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dans le cadre d’une tournée dans quatre pays européens, et de sa rencontre avec le chancelier allemand Helmut Kohl. M. Wittig a indiqué que son pays soutenait «totalement» l’application de la résolution 425 du Conseil de Sécurité, mais il a ajouté ne pas savoir si la proposition israélienne à ce sujet avait été abordée au cours de l’entretien entre MM. Kohl et Netanyahu. L’ambassadeur a en outre indiqué avoir examiné avec M. Boueiz les préparatifs de la visite que doit effectuer le 25 mars à Beyrouth le président du Bundesrat (Chambre haute) allemand et candidat social-démocrate à la chancellerie Gerhard Schroeder. Selon le diplomate, qui a qualifié cette visite d’«importante à la fois pour le Liban et pour l’Allemagne», M. Schroeder sera accompagné d’une grande délégation comprenant notamment des hommes d’affaires. En cas de victoire du Parti social-démocrate (SPD) aux élections prévues en septembre prochain, M. Schroeder serait assuré de prendre la succession du chancelier Kohl. Par ailleurs, M. Wittig a indiqué qu’il s’était également entretenu avec M. Boueiz d’un projet de coopération entre les deux pays en matière de formation professionnelle. Il s’agit, a-t-il dit, «d’une priorité dans le cadre des engagements de l’Allemagne envers le Liban». Il a précisé avoir remis au ministre une copie de ce projet qui vise principalement à la création d’un centre de formation professionnelle. Cuba Toujours dans le même domaine, l’ambassadeur a enfin indiqué avoir aussi examiné avec le ministre un projet de création d’une «école polytechnique» à Beyrouth. Il a précisé qu’un montant de 10 millions de DM (près de 6 millions de dollars) a été remis à l’Etat libanais pour l’exécution de ce projet. «Nous allons commencer à étudier les détails de ce projet avec nos partenaires libanais», a-t-il dit. M. Boueiz a d’autre part reçu hier le vice-ministre cubain des Investissements étrangers et de la coopération économique, Mme Naomi de Mendoza, et a examiné avec elle les relations bilatérales. Par la suite, l’ambassadeur de Cuba à Beyrouth Roberto Blanco Dominguez a indiqué à la presse que la visite de la responsable cubaine visait à renforcer les relations avec le Liban et à remercier M. Boueiz «pour le soutien que le Liban accorde à Cuba dans sa lutte contre l’embargo» américain.
L’ambassadeur de France Daniel Jouanneau a annoncé hier qu’il n’y avait «pas à proprement parler de proposition israélienne» concernant un retrait de l’Etat hébreu du Liban-Sud et réaffirmé la disposition de la France à apporter son concours à une solution du problème «si toutes les parties concernées» le lui demandaient. M. Jouanneau s’exprimait à l’issue...