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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Boueiz : la présidence garde un poids essentiel

Le ministre des Affaires étrangères Farès Boueiz a estimé samedi qu’en dépit des réformes introduites par l’accord de Taëf, le poids de la présidence de la République demeurait «essentiel» dans la vie politique du Liban. «En dépit de Taëf, la position de la présidence demeure essentielle dans la vie du pays», a déclaré M. Boueiz, qui s’exprimait dans le cadre d’une conférence organisée par des intellectuels. Selon lui, «le fait que l’on mise beaucoup sur la personne du président donne à la présidence son importance, car il y a d’une part la dimension introduite par les textes mais aussi celle qui concerne la pratique et qui est liée aux individus». Le ministre a admis qu’au Liban, «l’élection du président de la République a ses particularités, dans la mesure où l’influence respective des données intérieures et extérieures est variable selon les circonstances». «Tantôt, ce sont les considérations intérieures qui prédominent, et tantôt les données extérieures», a-t-il souligné. Évoquant les «qualités» requises du chef de l’État, M. Boueiz a observé que ce qui s’est dit à présent à ce sujet relevait essentiellement des «qualités traditionnelles» qu’on est en mesure d’attendre d’un chef de l’État. «Certains y ont ajouté des qualités répondant à des objectifs bien déterminés, mais peu ont évoqué des critères objectifs», a-t-il noté. Selon lui, «chaque période a ses données. C’est pourquoi le président de la République devrait jouir de qualités correspondant à ces données ainsi qu’à l’avenir». Parlant du mandat du président Elias Hraoui, il a indiqué qu’il avait à son actif d’avoir «fait cesser l’hémorragie (de la guerre) et instauré la stabilité au plan de la sécurité». Sous ce mandat, «il y a eu aussi un début de dialogue - mais pas comme on le souhaiterait - et un début de reconstruction de l’infrastructure et de l’économie nationale», a-t-il dit. «Cependant, nous continuons à souffrir de l’absence d’une réforme administrative globale. Or, quelque bonnes que soient les décisions de l’État, elles sont anéanties par une administration corrompue», a-t-il souligné, estimant que ce dossier «devrait être traité en priorité par le prochain président de la République». Pour M. Boueiz, une réforme doit passer par un plan de rénovation des bâtiments et des équipements de l’État, une réduction du nombre des fonctionnaires en surnuméraire et leur réorientation vers d’autres secteurs, la réactivation des appareils de contrôle de l’État pour qu’ils puissent agir de manière quotidienne, l’ouverture d’un institut permanent pour l’entraînement et la préparation, et enfin l’adoption de l’échelle des salaires dans la fonction publique. Le prochain chef de l’État doit également, selon lui, «inspirer confiance aux milieux économiques et agir pour rétablir «l’équilibre dans la représentation aux niveaux régional, confessionnel et politique». Il doit aussi, «traiter avec la Syrie à la lumière des particularités libanaises et établir avec elle une relation stratégique qui ne soit pas liée à des circonstances ou à des individus», a-t-il ajouté. M. Boueiz a estimé par ailleurs que le Liban «doit se préparer à une longue confrontation avec Israël», ce dernier ne montrant selon lui «aucune disposition à appliquer la résolution 425 du Conseil de sécurité de l’ONU». Au sujet de l’éventualité d’un amendement de l’article 49 de la Constitution, qui détermine les conditions de l’élection du président de la République, le chef de la diplomatie a réaffirmé qu’à ses yeux, la Constitution n’était pas «un texte sacré qu’il n’est pas permis de toucher ou d’amender». Au contraire, a-t-il souligné, la loi fondamentale devrait être «harmonisée aux besoins des peuples et à leur développement». Mais dans le même temps, «la Constitution n’est pas non plus assimilable à une décision de conseil municipal, qu’il est permis de modifier toutes les vingt-quatre heures», a-t-il estimé, soulignant qu’il faudrait «au moins 25 ans entre un amendement et un autre».
Le ministre des Affaires étrangères Farès Boueiz a estimé samedi qu’en dépit des réformes introduites par l’accord de Taëf, le poids de la présidence de la République demeurait «essentiel» dans la vie politique du Liban. «En dépit de Taëf, la position de la présidence demeure essentielle dans la vie du pays», a déclaré M. Boueiz, qui s’exprimait dans le cadre...