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Actualités - ANALYSE

Plaidoyer pour un Exécutif intègre et efficace

La prochaine échéance présidentielle constituera un tournant décisif dans la vie politique du Liban : le nouveau chef de l’État sera-t-il apte à produire les changements radicaux que le peuple attend ? Les observateurs rappellent à ce sujet que, depuis Taëf, le président de la République n’a plus les moyens et le pouvoir d’agir seul. En effet, c’est le Conseil des ministres qui détient aujourd’hui l’essentiel des prérogatives exécutives. Le chef de l’État n’a plus le droit de nommer les ministres. Cette tâche revient de fait au Premier ministre «en accord avec le président de la République». Mais si les deux responsables ne parviennent pas à convenir du choix des ministres, la Constitution ne prévoit aucune solution à cette crise institutionnelle. De fait, seule la démission du chef de l’État ou celle du président du Conseil réglerait le problème. Or dans les deux cas, ceci implique de nouvelles consultations parlementaires pour la désignation d’un nouveau président du Conseil. D’autre part, le chef de l’État n’a plus le droit de démettre un ministre de ses fonctions. Il lui est devenu également impossible de dissoudre le Parlement même si l’intérêt supérieur de la nation l’exige… En un mot, le président de la République est tributaire dans son action de la coopération d’un gouvernement homogène dont les ministres se caractériseraient par leur transparence et leur intégrité. La formation d’une telle équipe ministérielle nécessite l’accord des chefs de l’État et du gouvernement ainsi qu’un appui syrien sans équivoque. Dans la conjoncture actuelle, un soutien de Damas est indispensable à l’ouverture d’une nouvelle page dans la vie politique du pays. C’est là une condition nécessaire au développement équilibré des régions et au processus des réformes administratives. Quant à l’entente nationale, si elle ne peut se réaliser à travers la formation du premier gouvernement, elle devrait l’être à la faveur des prochaines élections législatives ; à condition, naturellement, que celles-ci soient libres et intègres et qu’elles se déroulent sur base d’une loi moderne. En d’autres termes, le découpage ne devrait pas différer d’une région à l’autre en vue de garantir une véritable représentativité au sein de l’Assemblée nationale. Quels changements? À supposer que toutes les conditions d’un pouvoir exécutif efficace soient réunies, quels devraient être les changements à opérer pour rassurer le peuple quant à son avenir et répondre enfin à ses aspirations? En réponse à cette question, les observateurs susmentionnés soulignent la nécessité de réaliser une véritable entente nationale conformément à l’accord de Taëf. Dans ce cadre, il conviendrait peut-être d’adopter le slogan de «ni vainqueur, ni vaincu» brandi par Fouad Chehab au début de son mandat présidentiel. Il suffit donc que des élections en bonne et due forme se déroulent dans un climat de liberté et de démocratie de sorte qu’aucune partie ne se sente exclue de la vie politique. Récapitulons : tout commence par l’élection d’un président de la République inspirant confiance aux gens. Suivrait la formation d’un gouvernement homogène dont le chef jouirait des mêmes qualités précitées. Une véritable réforme administrative pourrait alors être appliqué de manière à éradiquer définitivement la corruption et le gaspillagée au sein de l’Administration. Le processus de réforme politique serait couronné par des législatives irréprochables. Enfin, comme le président Fouad Chehab avait bénéficié de l’appui de l’Égypte de Nasser lors de son mandat, il incombe au prochain chef d’État de jouir du soutien indéfectible de la Syrie de Hafez Asad. C’est ainsi que celui-ci sera à même de réaliser les réformes auxquelles aspirent tous les Libanais.
La prochaine échéance présidentielle constituera un tournant décisif dans la vie politique du Liban : le nouveau chef de l’État sera-t-il apte à produire les changements radicaux que le peuple attend ? Les observateurs rappellent à ce sujet que, depuis Taëf, le président de la République n’a plus les moyens et le pouvoir d’agir seul. En effet, c’est le Conseil des...