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Actualités - REPORTAGE

Placée sous le signe du développement de la coopération culturelle Visite de huit jours en France de Bahia Hariri

Invitation-retour au Sénat français pour Bahia Hariri, présidente de la commission parlementaire de l’Education nationale, qui avait reçu en avril dernier en sa bonne ville de Saïda une délégation de sept membres du groupe d’amitié France-Liban en voyage d’étude au pays du Cèdre, comme on aime à dire au sein de la Haute Assemblée. Adrien Gouteyron, qui préside à la fois ce groupe et la commission des Affaires culturelles du Sénat — un cumul tout ce qu’il y a de licite! —, a organisé à cette occasion un point de presse qu’il a mis à profit pour présenter le rapport rédigé pour ses collègues et intitulé: «Au pays du Cèdre: contrastes et lumières». En épigraphe, cette supplique de Gibran Khalil Gibran semble autoriser qui les sous-entendus d’un côté comme de l’autre: «Ne laissez pas les vagues de la mer nous séparer et les années que vous avez passées avec nous n’être plus qu’un souvenir». La place du français Un rapport chaleureux quoique objectif et sans complaisance, qui rend compte de discussions menées avec les représentants des milieux économiques comme aussi avec les acteurs de la coopération culturelle. Tout en prenant acte de l’effort de reconstruction au Liban, les sénateurs y ont néanmoins constaté de préoccupants déséquilibres financiers et sociaux. La situation du français dans ce pays ne les engage pas non plus à l’optimisme. Certes, cette langue garde sa position dominante dans l’enseignement (69% contre 31% pour l’anglais) mais, à en croire les responsables du centre culturel de Tripoli, elle serait perçue comme un pensum dans l’enseignement public, un peu comme le latin en France au début de ce siècle. L’environnement francophone Les sénateurs ont également relevé la pauvreté de l’environnement francophone. Au Liban, où l’on parle en dollars et où les films qu’on regarde sont majoritairement anglo-saxons, l’anglais apparaît lié au monde des affaires et des loisirs, les deux pôles essentiels de la vie locale. Pour les délégués du groupe sénatorial, le renforcement de la présence française dans le secteur audiovisuel doit donc être considéré comme une priorité absolue. Des garde-fous A Paris pour une huitaine de jours, Bahia Hariri a un agenda chargé. De Catherine Trautmann avec qui elle doit parler à la fois de développement culturel et de sauvegarde du patrimoine, elle dit attendre une réactivation de la convention culturelle signée en 1994 entre la France et le Liban. Pour elle, le développement du pays procède en droite ligne de l’éducation: «Après la guerre et son cortège de blocages de tous ordres, la tentation est aujourd’hui de brûler les étapes», explique-t-elle. Nivellement et uniformisation La mondialisation qui menace de nivellement et d’uniformisation dans le domaine de la culture l’inquiète tout spécialement en ce qui concerne la jeune génération libanaise, trop accueillante pour tout ce qui vient du dehors et dont l’identité pourrait de ce fait vaciller. Il s’agit donc, et de toute urgence, de mettre en place des garde-fous. Elle s’occupera également de faire avancer le projet de jumelage entre Saïda et Lyon dont les fameuses traboules se poseront bientôt en complices du Khan el Franj.
Invitation-retour au Sénat français pour Bahia Hariri, présidente de la commission parlementaire de l’Education nationale, qui avait reçu en avril dernier en sa bonne ville de Saïda une délégation de sept membres du groupe d’amitié France-Liban en voyage d’étude au pays du Cèdre, comme on aime à dire au sein de la Haute Assemblée. Adrien Gouteyron, qui préside à la...