Comores : les séparatistes anjouanais forment leur propre gouvernement

Le «président» de l’île sécessionniste d’Anjouan, Abdallah Ibrahim, a nommé par décret les ministres de son nouveau gouvernement, a annoncé hier par téléphone depuis Mutsamudu la présidence anjouanaise. Lundi, le président avait nommé «premier ministre» Chamasse Ben Saïd Omar (bien Chamasse Ben Saïd Omar), un ancien sous-officier aveugle de la marine française. Dans le nouveau gouvernement, ne figure aucun membre du premier «cabinet» de coordinateurs mis en place par les séparatistes anjouanais après avoir déclaré unilatéralement leur indépendance de la République fédérale islamique des Comores, en août 1997. Ali Moumine, qui figurait déjà dans le précédent gouvernement anjouanais, conserve son portefeuille de «ministre» des Affaires étrangères, de la Francophonie et de la Coopération. Mouhoussoune Ben Abdourahamane est nommé ministre des Finances, du Budget, de l’Economie et du Commerce, Kaambi Soulouhou ministre des Affaires sociales, Mohamed Mahamoud ministre de l’Aménagement du territoire et du développement et Abdallah Bacar Combo ministre de l’Intérieur, de la Justice et du Travail. Chamasse Ben Saïd Omar, né en 1940 à Domoni, la 2e ville d’Anjouan, s’est engagé à 19 ans dans la marine française qu’il a quittée en 1970 avec le grade de Quartier maître chef des mécaniciens ajusteurs, a-t-on indiqué à la présidence anjouanaise. Il est devenu aveugle après un accident du travail survenu dans la marine, a-t-on ajouté, précisant que, dans le nouveau cabinet, le premier ministre sera entouré de ministres ayant fait des études supérieures et ayant de «l’expérience en matière politique». L’île de Mohéli, qui constitue avec l’Anjouan et la Grande Comore la République fédérale islamique des Comores, a également déclaré son indépendance en août 1997. Les deux îles sécessionnistes ont été soumises pendant plusieurs mois à un quasi blocus de la part du gouvernement central. Dans un premier temps, les Anjouanais avaient demandé à être rattachés à la France, qui avait refusé. Aucun pays, ni organisation internationale, n’a reconnu le nouvel Etat d’Anjouan ni les deux référendums organisés par les séparatistes, l’un pour approuver l’indépendance, l’autre, fin février, pour adopter une constitution séparatiste. (AFP)