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Actualités - CHRONOLOGIE

Prévisions de croissance réduite La récession globale est proche, craint le FMI

Le Fonds monétaire international (FMI) a considérablement réduit ses prévisions de croissance mondiale par rapport au printemps et ne mise plus que sur une progression du PIB de 2% en 1998 et 2,5% en 1999 contre 4,1% en 1997, en raison des conséquences des crises asiatique et russe. Le ralentissement en Asie et au Japon est «plus étendu et plus profond qu’anticipé» et, au-delà de ces prévisions, les risques sont du côté d’une aggravation, a noté le principal économiste du FMI Michael Mussa, en présentant le rapport biannuel sur les «Perspectives de l’économie mondiale». L’état de l’économie mondiale «n’est pas tout à fait une récession globale mais nous approchons clairement cet état», a déclaré M. Mussa. Le FMI espère «un retour à la tendance de croissance» mondiale en 2000 mais il craint également «qu’une issue bien pire ne soit possible». Pour les pays d’Asie en crise, le FMI voit le bout du tunnel en l’an 2000, avec une reprise de la croissance à 3%. Mais «ces prévisions supposent l’application de politiques de réformes et de stabilisation». Cette année, le PIB de l’Indonésie, de la Thaïlande, de la Corée et de l’Indonésie va chuter de 8,7%. «La possibilité d’une régression économique plus large et plus profonde vient du fait de la multitude des risques imbriqués qui font que la situation économique actuelle est exceptionnellement fragile», selon le rapport. Les risques sont «le danger d’un retrait prolongé des investisseurs et des banques des marchés émergents, l’étendue des difficultés du secteur financier, les menaces sur les paiements internationaux (...) et d’autres déclins sur les marchés boursiers et financiers», avertit l’institution. Alors que la Bourse de Wall Street a déjà subi une correction de 15% depuis son record de juillet à mi-septembre, «d’autres corrections significatives sur les marchés des pays industrialisés peuvent encore étendre la contagion aux places boursières, déjà fort déprimées, des pays d’Asie et émergents», prévient le FMI. Les perspectives sont particulièrement sombres pour le Japon, qui tombe en récession de - 2,5% en 1998 (alors que le FMI tablait sur une croissance zéro) avec un léger redressement à +0,5% en 1999. Le PIB des pays les plus industrialisés du G7 progressera toutefois de 2,1% et 1,9% en 1999 (-0,2 point et -0,3 point par rapport aux prévisions précédentes). Le groupe des quatre pays de l’ASEAN (Indonésie, Malaisie, les Philippines et la Thaïlande) va accuser un effondrement de son PIB de 10,4% en 1998, soit près de 8 points de moins que prévu. En 1999, l’évolution du PIB de ces pays devrait se stabiliser à 0,17%. La Russie va régresser de 6% sur les deux années alors que le FMI prévoyait quelques mois plus tôt une croissance d’un point. L’Europe apparaît comme la locomotive de la croissance mondiale avec un rythme de 2,9% en 98 et 2,5%, l’année suivante. La croissance des Etats-Unis, qui n’était pas soutenable à long terme selon le FMI (3,9% en 97), va ralentir à 3,5% en 98 (+0,6% par rapport aux prévisions de mai) et 2% en 99 (—0,2%). Le Japon, deuxième économie mondiale et débouché d’un sixième des exportations de ses partenaires de l’ASEAN, «porte la responsabilité particulière de conduire la reprise en Asie en s’assurant le redémarrage de sa croissance par la demande intérieure».«Il est vital que le Japon prenne une action décisive pour résoudre ses problème bancaires», selon le rapport. Les Etats-Unis et la future zone euro seraient bien inspirés «de considérer un léger assouplissement de leur politique monétaire pour aider à contrecarrer les effets de la détérioration de l’environnement extérieur». La baisse par la Fed, mardi, du taux interbancaire d’un quart de point à 5,25% a été jugée comme «un bon signal» par Michael Mussa qui aurait même préféré une baisse d’un demi-point. Et la convergence des taux de la zone euro vers les bas niveaux de l’Allemagne et de la France d’ici au 1er janvier 1999 aura un effet équivalent selon lui. En Europe, malgré certains effets négatifs dus à la crise asiatique, «il y a des signes encourageants que la reprise gagne en force et en souffle et que la demande intérieure (...) commence à remplacer les exportations comme moteur de la croissance». Le FMI souligne que c’est particulièrement le cas en France (3,1% en 98/2,8% en 99) et dans une moindre mesure en Allemagne (2,6% et 2,5%). L’Europe va devoir nourrir sa croissance par la demande intérieure, a ajouté Michael Mussa. En Amérique latine, la croissance va nettement ralentir, passant de 5,1% pour le continent l’année dernière à 2,8% cette année et 2,7% en 1999, des prévisions bien inférieures à celles d’il y a six mois (—0,6% et —1,6%). La baisse du prix du pétrole a affecté les perspectives de croissance de la Colombie, du Mexique et surtout du Venezuela. La Chine va voir sa croissance se tasser à 5,5% en 1998 contre 8,8% l’année d’avant, mais malgré ce ralentissement, «sa balance des comptes courants devrait toujours être en excédent et ses réserves en devises sont étendues» (AFP).
Le Fonds monétaire international (FMI) a considérablement réduit ses prévisions de croissance mondiale par rapport au printemps et ne mise plus que sur une progression du PIB de 2% en 1998 et 2,5% en 1999 contre 4,1% en 1997, en raison des conséquences des crises asiatique et russe. Le ralentissement en Asie et au Japon est «plus étendu et plus profond qu’anticipé» et,...