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Actualités - ANALYSE

Présidentiele Le lourd poids des données régionales ...

Une évidence que relève un ancien ministre devenu politologue en sa retraite: le Liban ne peut changer de cap pour de bon et opérer un vrai redressement à l’ombre du statu quo régional… «Que le nouveau régime soit «fort», dit-il, offre certainement une palette assez variée de menus avantages. Mais rien de décisif, rien de fondamental, tant que souveraineté, intégrité territoriale, indépendance et autonomie de décision restent incomplètes. Tout ce que l’on pourra faire, c’est d’assainir un peu le climat public, de limiter la corruption administrative et autre. Certes cela permettrait de réaliser des économies et des projets. Mais sûrement pas, ne serait-ce qu’au plan économique, d’attirer massivement des capitaux toujours effrayés par la précarité de la situation régionale comme par la sujétion de ce pays à un autre système qui n’est pas libéral…». Dès lors, la vraie question à poser, poursuit cette personnalité, «c’est de savoir si la paix a des chances de voir le jour au Proche-Orient pendant les six années du prochain régime. C’est à cette seule condition que les forces non libanaises se retireront, redonnant à ce pays le droit de s’administrer lui-même, sans occupation et sans tutelle. Cela fait longtemps que les peuples de la région se nourrissent d’espérance. Sans doute, depuis la percée des accords de Camp David conclus entre l’Egypte et Israël sous l’égide de Carter. Nous avions pensé ici même que l’ère Reagan nous serait particulièrement favorable, car cet autre président américain avait lancé l’idée de traiter d’abord le dossier libanais, comme entrée en matière d’un règlement global dans la région. Il avait envoyé à cet effet un contingent, dans le cadre d’une force multinationale, mais la tentative avait été torpillée dans le sang par des intégristes utilisant des véhicules piégés. Les Israéliens ont montré de leur côté en montagne qu’ils n’étaient pas du tout d’accord avec une intervention US qui sapait leurs visées d’hégémonie. Après le retrait des Marines et des Français, dont les postes avaient sauté, le dossier libanais a été intégré de fait à celui de la région, avec du reste l’assentiment docile des autorités mêmes de ce pays. Du moment que ces dernières refusaient de dissocier l’affaire du Sud du cas du Golan, il paraissait évident que l’on ne pouvait plus séparer la 425 des 242-338. La distinction verbale que nos responsables s’obstinent à défendre depuis des années est devenue absurde. Et c’est ce que Kofi Annan, entre autres, leur a remontré voici quelques mois quand il s’est étonné qu’ils ne veuillent pas d’un retrait israélien du Sud». «Avant d’en arriver là, reprend cet ancien ministre, l’espoir avait été porté à son niveau optimal quand, dans la foulée triomphale de la «Tempête du désert», George Bush et James Baker avaient initié la conférence de paix de Madrid. Pour la première fois, des principes précis et un cadre de négociations étaient posés. Pour la première fois, des ennemis irréductibles dialoguaient… Mais Bush est tombé aux élections, tout comme les travaillistes en Israël. Et depuis la double arrivée de Clinton et du Likoud, l’Administration US n’a fait que s’affaiblir, perdant l’initiative et même la face devant la radicalisation belliciste de Netanyahu. Les accords d’Oslo conclus par les Palestiniens avec Rabin et Peres sont tombés en quenouille et les pourparlers syro-israéliens du Maryland ont été arrêtés pour de bon. Parallèlement, en ce qui nous concerne, il s’est confirmé que l’on avait été trop optimiste à Taëf en fixant au redéploiement syrien un délai maximal courant jusqu’à septembre 92. Car, ni à cette date ni maintenant six ans plus tard, le retrait israélien du Sud conditionnant ce même redéploiement, et lui-même lié aux progrès du processus de paix, n’a été exécuté. Les Israéliens parlent de se retirer, mais posent des conditions qui démentent par elles-mêmes une telle intention. Par voie de conséquence, la présence syrienne se maintient à l’intérieur du pays…» «…Et tant qu’il en sera ainsi, répète en conclusion cette personnalité, ce Liban qui n’est toujours pas libre de ses mouvements ne peut tout simplement pas se redresser».
Une évidence que relève un ancien ministre devenu politologue en sa retraite: le Liban ne peut changer de cap pour de bon et opérer un vrai redressement à l’ombre du statu quo régional… «Que le nouveau régime soit «fort», dit-il, offre certainement une palette assez variée de menus avantages. Mais rien de décisif, rien de fondamental, tant que souveraineté, intégrité...