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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Wakim : il ne suffit pas que le candidat à la Présidence soit honnête

M. Najah Wakim, député de Beyrouth, s’est dit en faveur de l’amendement de l’article 49 de la Constitution, tout en exprimant son opposition «de principe» à la promulgation de lois «taillées à la mesure de personnes déterminées». Il a affirmé ne pas avoir de candidat à la présidentielle, notant que son choix parmi les candidats en lice sera déterminé par leurs positions respectives concernant une série de questions, fondamentales à ses yeux. «Il ne suffit pas que le candidat à la présidence de la République soit honnête», a-t-il dit, dans une conférence de presse tenue, Place de l’Etoile et dans laquelle il a brossé un tableau sombre de la situation sur les plans politique, économique et financier. Pour le député de Beyrouth, c’est «l’aliénation de la vie politique et le comportement de la classe politique» qui sont à l’origine des malheurs du pays. «A l’occasion de l’échéance présidentielle, les Libanais assistent en spectateurs à un jeu qui n’a pas de règles et c’est là une preuve de la grave dénaturation de la vie politique locale. A cause de cette dénaturation, les institutions du pays sont devenues des temples creux et les pratiques démocratiques de simples rites et formalités dont la finalité est de conférer un caractère légal à ce jeu anticonstitutionnel et antidémocratique», a déclaré M. Wakim, estimant que l’échéance présidentielle, «aussi importante qu’elle soit, ne doit pas occulter la gravité de la situation dans le pays sur les plans financier, économique et social». Déficit: 50% Après avoir fait assumer aux gouvernements successifs de M. Rafic Hariri, à la présidence de la République, au Parlement et à la magistrature, une responsabilité commune de cette situation, M. Wakim a donné une série d’exemples sur la «gravité de la situation». Il a notamment contesté les chiffres du gouvernement concernant le déficit budgétaire qui a été ramené à 38%, au cours des premiers huit mois de l’année, selon les indications du ministre d’Etat aux Finances, M. Fouad Siniora. Pour M. Wakim, ce taux n’est pas réel, car le gouvernement, a-t-il estimé, a gelé de nombreuses dépenses pour pouvoir l’avancer. Il a notamment cité les sommes dues aux hôpitaux privés, aux entrepreneurs ainsi que les indemnités d’expropriation, qui si elles sont versées à qui de droit, porteront le déficit budgétaire a plus de 50%, a ajouté le député qui a ensuite accusé le gouvernement d’avoir «procédé à une gigantesque opération de pillage des avoirs du peuple sous prétexte de vouloir stabiliser le taux de change de la livre». Selon lui, les Libanais ont payé entre 1993 et 1997, «plus de 7 milliards de dollars pour le maintien du taux de change de la monnaie nationale, et les capitalistes parmi les gens du Pouvoir ainsi que leurs partenaires au Liban et à l’étranger s’en sont emparés». M. Wakim a estimé que ces pratiques «ainsi que la corruption au niveau du Pouvoir et de l’administration ont largement contribué à gonfler la dette publique qui a atteint la barre des 20 milliards de livres». «Si l’on tient compte d’un taux d’intérêt de 15%, le service de la dette sera de 2,55 milliards de dollars par an. Et si le peuple libanais est composé de 600.000 familles, cela signifie que chacune est en train de payer par an 4200 dollars à cette clique capitaliste, soit 350 dollars par mois, ce qui représente le double du salaire minimum», a-t-il poursuivi en estimant que les «gens du Pouvoir n’auraient pas pu commettre ces horreurs s’ils ne s’étaient pas acharnés à étouffer les libertés garanties par la Constitution». Selon lui, la solution en vue d’un redressement économique et d’un développement du pays «commence par une récupération de tout ce qui a été pillé, qu’il s’agisse ou des propriétés ou des deniers publics» et réside principalement dans le respect de la Constitution, des institutions constitutionnelles et des lois. M. Wakim a aussi mis l’accent sur la nécessité de préserver l’indépendance de la justice «par rapport à l’autorité exécutive». L’article 49 Prié de donner son avis sur la présidentielle, le parlementaire s’est déclaré en faveur de l’amendement de l’article 49 (pour abolir les exclusions) mais contre le principe de la prorogation, rappelant qu’il a «de tout temps été, dans le principe, opposé à l’élaboration de lois taillées à la mesure de personnes déterminées» et prenant soin de souligner que ses propos ne sont dirigés contre personne. En réponse à une autre question sur le profil du futur président, le député de Beyrouth a estimé que l’honnêteté seule ne suffit pas. Il a fait remarquer qu’il ne s’est toujours pas prononcé en faveur d’un candidat parce qu’il compte au préalable poser une série de questions à ceux qui briguent la première magistrature de l’Etat. «J’entends dire à propos du général Lahoud qu’il est honnête, a-t-il dit. C’est bon, mais cela ne suffit pas. D’autres questions sont importantes telles que le respect de la Constitution et des lois, la préservation des libertés, la récupération de ce qui a été pillé, la dynamisation de la justice. Tout cela doit être bien clair pour moi, afin que je puisse faire mon choix, sinon, je ne voterai pour personne».
M. Najah Wakim, député de Beyrouth, s’est dit en faveur de l’amendement de l’article 49 de la Constitution, tout en exprimant son opposition «de principe» à la promulgation de lois «taillées à la mesure de personnes déterminées». Il a affirmé ne pas avoir de candidat à la présidentielle, notant que son choix parmi les candidats en lice sera déterminé par leurs...