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Actualités - CHRONOLOGIE

Le chef du gouvernement prendra la parole aujourd'hui à l'ONU Hariri : un accord de paix en trois mois si Israël se retire (photos)

C’est aujourd’hui que, selon l’article 73 de la Constitution, commence à courir le délai de deux mois au cours duquel doit être élu un nouveau président de la République. Le seul élément de nouveauté, à ce sujet, était hier l’appui renouvelé apporté par le président de l’Assemblée nationale Nabih Berry au commandant en chef de l’armée, le général Emile Lahoud. Parlant de la structure juridique qui doit permettre l’élection de ce dernier, M. Berry, cité par ses visiteurs, a prévu que seul l’alinéa 3 de l’article 49 permettant l’élection d’un fonctionnaire de la première catégorie sera amendé La veille, le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, s’était prononcé pour l’abrogation pure et simple de l’article 49 de la Constitution. L’actualité libanaise se déplacera d’ailleurs aujourd’hui à l’ONU où M. Hariri prendra la parole devant l’Assemblée générale. Il soulignera que si Israël applique les résolution des Nations Unies et se retire du Liban-Sud et du Golan, un accord de paix pourrait être conclu en trois ou quatre mois. Pour en revenir à la présidentielle, aux positions de MM. Berry et Hariri s’est ajoutée hier, indirectement, celle du chef de l’Etat lui-même. Dans une mise au point publiée par l’ANI (officielle), M. Ahmed Soueid, député de Marjeyoun-Hasbaya, qui avait été reçu en audience, la veille, par le président Hraoui, a déclaré: «Dans son édition d’aujourd’hui ( hier), le quotidien As Safir me fait dire, citant le chef de l’Etat, que ce dernier est hostile à l’abrogation de l’article 49 de la Constitution. La vérité, c’est que, dans ma conversation avec les journalistes, je n’ai fait qu’exprimer des opinions personnelles». Revenant pour sa part sur ses propos de la veille, le chef du gouvernement a réaffirmé hier que «le nouveau chef de l’Etat figurera parmi les personnalités dont les noms sont en ce moment évoqués», mais que «c’est toujours le général Lahoud qui a les plus fortes chances» d’accéder à la première magistrature. Prié de commenter les propos de ceux qui ont commencé à spéculer sur la composition du nouveau gouvernement qu’il présiderait, M. Hariri a déclaré qu’il ne convient pas d’en parler avant que le président ne soit élu, et que les consultations d’usage ne soient achevées. «Tout ce qui se dit à ce sujet, avant cela, ne peut que nuire», a-t-il ajouté. Grand électeur au Liban, la Syrie, pour sa part, n’a pas encore fait connaître son choix en ce qui concerne la présidentielle, mais les milieux politiques estiment que les prises de position des hauts dirigeants constituent un bon indicateur des intentions syriennes. Rappelons que, selon l’article 73 de la Constitution, le Parlement, composé de 128 députés, doit se réunir «un mois au moins et deux mois au plus tard avant l’expiration du mandat du président de la République» pour élire un nouveau président. Pour être élu, le candidat doit recueillir les deux tiers des suffrages au premier tour. Par la suite, la majorité absolue suffit. Alors que le climat interne est donc à l’expectative, le chef du gouvernement a poursuivi hier sa visite à New York. M. Hariri doit prononcer aujourd’hui le mot du Liban devant l’Assemblée générale de l’ONU. Selon ses proches, M. Hariri insistera sur les positions de principe que le Liban considère comme des constantes: la concomitance des volets libanais et syrien et la nécessité d’une paix juste et globale. M. Hariri insistera aussi qu’il est «impossible» que l’Etat hébreu bénéficie de meilleures conditions de négociations que celles qu’il a obtenues à la conférence de Madrid et qui se résument en une phrase: «La terre en échange de la paix». M. Hariri prononcera son discours dans l’après-midi (minuit, heure de Beyrouth), et pourrait y apporter des modifications à la lumière du discours que prononcera le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, le matin, à l’Assemblée générale de l’ ONU. Le blocage du processus de paix Prenant la parole, hier, devant les représentants des pays arabes au Palais de Verre, M. Hariri a affirmé: «Il est clair que toutes nos rencontres ici reviennent sur un seul thème: le blocage du processus de paix. Mais la responsabilité de ce blocage est uniquement imputable à Israël et à son obstination. Tout le monde a l’impression qu’Israël n’a pas sérieusement choisi la paix, et que tous les prétextes lui sont bons pour embrouiller les négociations et ne pas parvenir à un accord avec nos frères palestiniens, tout en gelant les négociations avec la Syrie et le Liban». «Nous essayons de faire comprendre au monde que si Israël veut sérieusement la paix, il doit se retirer du Liban-Sud occupé, ainsi que du Golan, jusqu’aux frontières de juin 67; alors un accord de paix ne sera pas long à obtenir et sera l’affaire de trois ou quatre mois», a ajouté M. Hariri. «A notre avis, a poursuivi le chef du gouvernement, la résolution 425 ( de l’ONU) ne donne aucun droit à Israël sur le Liban (…) c’est pourquoi nous demandons à Israël d’appliquer la résolution 425 et de se retirer des territoires libanais occupés. Ceci permettra au Liban, par la suite, d’accomplir son devoir, à charge pour le gouvernement de n’être responsable que devant le peuple libanais et le Parlement, et non devant Israël et son gouvernement. Par contre, en cas de paix, les rapports changeront, leur cachet sera différent, et les questions de sécurité s’inscriront dans le cadre de l’accord de paix que nous voulons. Mais en l’absence d’un accord de paix, et avec la persistance d’Israël à être en état d’hostilité vis-à-vis du monde arabe, aucune partie ne pourra garantir la sécurité de l’autre partie (… )». Et le président du Conseil d’affirmer qu’«imputer à Washington la responsabilité du blocage du processus de paix est une erreur. C’est Israël qui en est responsable». Sur un autre plan, le chef du gouvernement devait mettre en garde contre les dangers que l’axe israélo-turc fait courir aux Arabes, prévoyant que cet axe «finira par échouer». Parmi les personnalités que le chef du gouvernement a rencontrées, hier, figurent les ministres des Affaires étrangères de Russie, de Pologne, du Maroc et – «par hasard» précise l’ANI –, d’Irak. Mardi soir ( mercredi matin, heure du Liban), le chef du gouvernement avait rencontré le secrétaire d’Etat adjoint aux affaires du Moyen-Orient Martin Indyk, avec lequel il s’était entretenu une heure durant. M. Indyk avait notamment indiqué que le secrétaire d’Etat Madeleine Albright rencontrera M. Hariri, demain vendredi, à Washington. Le responsable américain avait également affirmé que les Etats-Unis «n’osent même pas penser à s’ingérer dans les affaires électorales d’un pays tiers». M. Hariri avait également rencontré, mardi soir, Miguel Angel Moratinos, émissaire de l’Union européenne au Proche-Orient ainsi que le ministre égyptien des Affaires étrangères.
C’est aujourd’hui que, selon l’article 73 de la Constitution, commence à courir le délai de deux mois au cours duquel doit être élu un nouveau président de la République. Le seul élément de nouveauté, à ce sujet, était hier l’appui renouvelé apporté par le président de l’Assemblée nationale Nabih Berry au commandant en chef de l’armée, le général Emile...