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Actualités - CHRONOLOGIE

Seize ans au pouvoir pour le chef de la CDU : la réunification mais aussi le chômage

La réunification allemande, dont le chancelier Helmut Kohl a sans conteste été le grand artisan, mais aussi un chômage-record pour l’après-guerre, marquent jusqu’à présent les 16 ans de l’ère Kohl. Helmut Kohl, 68 ans, est déjà rentré dans l’Histoire en menant avec détermination, conviction — et précipitation, selon ses critiques — la réunification entre les deux Allemagne sitôt tombé le Mur de Berlin en 1989. Sa décision d’un change à parité égale entre le mark ouest et le mark est, désapprouvée par le chef de la Bundesbank de l’époque, Karl Otto Poehl, et le démantèlement de l’industrie est-allemande par la société chargée de la privatisation, la Treuhand Gesellschaft, ont ainsi contribué, pour ses détracteurs, à empêcher l’avènement des «paysages florissants» qu’il avait imprudemment promis en 1990 aux Allemands de l’Est. L’ex-RDA est frappée par un chômage-record (25% de sans-emploi dans certaines régions), deux fois plus élevé qu’à l’Ouest, et travaillée par d’inquiétants mouvements d’extrême-droite. Le coût de la réunification, avec le transfert annuel de milliards de dollars à l’ex-RDA, continue de peser lourdement sur l’endettement du pays. Mais le chancelier peut faire valoir que des signes positifs sont en vue à l’Est au plan économique. Et l’Allemagne est unanime, tous partis confondus, à reconnaître sa prestation historique. Le chancelier de l’euro Helmut Kohl aura aussi été le chancelier de l’euro, se faisant l’un des plus farouches partisans de la monnaie unique européenne. Il a bravé pour ce faire l’hostilité ouverte de son opinion publique à l’abandon du mark, symbole de la prospérité et de la fierté retrouvées après-guerre à travers les performances économiques. L’euro aura été l’un des chantiers du chancelier pour ancrer fermement son pays dans l’Europe. La guerre et le nazisme ne sont pas de vains souvenirs pour cet homme qui les a vécus en tant qu’adolescent. Il aura ainsi tout fait pour rassurer les voisins européens sur les intentions pacifiques de la nouvelle, grande et puissante Allemagne, et pour éviter le spectre de mortelles dérives. C’est ainsi qu’il a décroché son autre titre incontesté de «grand Européen». Une gageure pour un politicien jugé si «provincial» au début de son règne. M. Kohl aura également engagé son pays réunifié, même prudemment, sur la voie d’un plus grand rôle international, poussé par ses alliés américains. Les interventions de la Bundeswehr en Bosnie, malgré les souvenirs fâcheux laissés par la guerre, en sont un exemple. De même, l’Allemagne aspire à un siège permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU, même si elle a mis sa revendication en sourdine devant les difficultés que pose la réforme du Conseil. Au plan intérieur, le bilan du chancelier est franchement plus controversé. Il se voit reprocher depuis des années par les responsables économiques sa mollesse dans la mise en œuvre des réformes structurelles pour adapter l’Allemagne à la mondialisation des marchés, la rendre plus compétitive, et pour lutter contre un chômage-record. Les Allemands peuvent-ils encore se payer le luxe de «l’économie sociale de marché», expression-fétiche du chancelier héritée d’un de ses prédécesseurs, Ludwig Erhard, l’un des artisans du «miracle économique» de l’après-guerre? Pour les libéraux de tout poil, il est temps de tailler dans un système social trop généreux, d’assouplir le marché de l’emploi en supprimant des avantages acquis et de réduire le coût du travail en Allemagne, l’un des plus élevés du monde. Même si les puissants syndicats se chargent de rappeler la productivité élevée des salariés allemands. Le défi du prochain gouvernement quel qu’il soit n’en sera pas moins de mettre en œuvre des réformes censées préparer le pays à une compétition accrue, mais avec l’assentiment d’une opinion publique habituée à un niveau élevé de confort et de protection sociale. (AFP)
La réunification allemande, dont le chancelier Helmut Kohl a sans conteste été le grand artisan, mais aussi un chômage-record pour l’après-guerre, marquent jusqu’à présent les 16 ans de l’ère Kohl. Helmut Kohl, 68 ans, est déjà rentré dans l’Histoire en menant avec détermination, conviction — et précipitation, selon ses critiques — la réunification entre les...